UniHA rappelle aux établissements hospitaliers sa capacité à réaliser d’importantes économies
À l’occasion du deuxième PRINTEMPS de l’achat en santé, dont la journée se tenait ce jeudi 20 mars, Pascale Mocaër, présidente d’UniHA et Walid Ben Brahim, directeur général du groupement de coopération sanitaire, ont dévoilé au cours d’une conférence presse un nouveau programme d’accompagnement de ses adhérents. L’objectif : leur offrir des éléments de comparaison pour prendre des décisions éclairées et leur proposer des lieux d’échanges pour gagner en maturité.

UniHA continue de s’imposer comme un acteur majeur du monde hospitalier. Premier acheteur public du secteur de la santé en France, le groupement de coopération sanitaire, qui fête ses vingt années d’existence en 2025, pilote désormais les achats de près de 1 500 établissements hospitaliers, dont 123 GHT (groupement hospitalier de territoire) et ce pour un montant d’achats qui a avoisiné 7,6 milliards d’euros en 2024, en hausse de 21 % par rapport à l’exercice précédent. Une hausse significative due principalement à l’augmentation du taux de recours et au renouvellement de marchés importants. Mais UniHA n’est pas important par le simple fait qu’il pilote un tel volume d’achats, mais bien parce qu’il est devenu un acteur décisif de la vie et de la transformation des établissements hospitaliers. « Nous n’avons pas vocation à couvrir de nouveaux segments d’achats. Nous nous concentrons sur des segments sur lesquels nous avons une réelle valeur ajoutée », a précisé Pascale Mocaër.
Pour rappel, UniHA est un groupement créé par la volonté des établissements de santé, pour les établissements de santé et qui carbure grâce aux efforts quotidiens de nombreux hospitaliers dévoués. Pas moins d’une cinquantaine d’établissements avaient, au début des années 2000, décidé de se regrouper pour opérer ensemble certains de leurs achats, en particulier de médicaments, partant du principe que l’union fait la force. Ces établissements estimaient notamment qu’ils avaient tout intérêt à s’associer pour peser face aux acteurs de l’industrie pharmaceutique, toujours plus puissant avec la mondialisation économique, et ainsi augmenter aussi bien leur force de frappe donc que leur puissance d’achats. Et alors que la pression des pouvoirs publics sur les finances hospitalières s’accentuait sérieusement à cette même époque, ils avaient vu dans le modèle du groupement de coopération de santé un atout de choix pour réaliser d’importantes économies.
Nous avons une vraie capacité à protéger les prix
Réaliser des économies, voilà en somme la raison d’être d’UniHA et elle n’a d’ailleurs n’a jamais quitté l’esprit du groupement. Ce n’est pas la seule, bien entendu, mais la structure tient toujours autant à sa principale mission, celle de se tenir coûte que coûte aux côtés des hôpitaux pour les accompagner et les aider à identifier toutes les sources de performance que le levier achat peut leur permettre de mettre œuvre. Et la mutualisation, ou du moins le recours aux achats groupés est une des principales modalités permettant aux établissements hospitaliers de tirer des gains importants sur le plan économique. Ne soyons, nous usagers, pas naïfs : dans le contexte actuel, le sujet économique continue et continuera de toutes les manières de les (pré)occuper. « Après des années d’inflation marquée et dans un contexte tendu des finances publiques, nos adhérents nous demandent, et ils l’ont toujours fait d’ailleurs, de dénicher des gains de performance économique forts », nous avait d’ailleurs expliqué Walid Ben Brahim lors d’un entretien à retrouver dans nos colonnes. Face aux contraintes qui sont les leurs, les établissements de santé n’ont malheureusement pas d’autre choix que de faire des économies là où ils le peuvent, comme ils le peuvent. UniHA leur permet d’en faire, en achetant au meilleur prix et sans rogner le niveau de qualité. « Nous avons une vraie capacité à protéger les prix », a étayé Walid Ben Brahim.
Des achats pour une meilleure efficience
« La question est de savoir si l’ensemble des dispositifs mis en œuvre jusqu’ici ont permis de dégager tous les gains économiques imaginables ? De notre point de vue, nous pouvons encore faire davantage, sous certaines conditions évidemment. À nos yeux, il est toujours possible d’éclairer l’ensemble des acteurs sur l’offre et les modèles économiques des industriels », a de son côté assuré Pascale Mocaër. Le montant des achats des hôpitaux, estimé à quelque 35 milliards d’euros, représente pas moins 30 % des budgets des hôpitaux en cumulé. Maîtriser sa trajectoire financière constitue, comme indiqué plus haut, un enjeu majeur pour eux ; or les évolutions de la situation internationale génèrent quantité d’incertitudes sur les marchés et donc sur les prix. UniHA, à travers un programme dédié, entend aider différemment ses adhérents à « rechercher de nouvelles marges d’efficience ». « L’efficience n’est pas une préoccupation nouvelle, elle en était déjà une il y a 20 ans à la naissance d’UniHA », a rappelé Walid Ben Brahim.
Il nous paraissait important de réinterroger notre apport vis-à-vis des hôpitaux. Il est à nos yeux primordial de restituer, mieux tracer et valoriser l’action ainsi que les offres du groupement, qui sont parfois peu connues des établissements
De la performance économique et une juste qualité, voilà ce que veulent obtenir les établissements hospitaliers de France et de Navarre. Pour répondre à ces désirs, l’opérateur a décidé de déployer un plan d’action baptisé “ Efficience HA“, lequel est articulé en trois axes forts : favoriser l’achat groupé des hôpitaux en les outillant avec des éléments de comparaison ; accompagner les établissements de santé à optimiser leurs fonctions achats et approvisionnement ; et enfin, explorer les meilleurs leviers d’optimisation budgétaire en valorisant les pratiques et marchés performants. « Il nous paraissait important de réinterroger notre apport vis-à-vis des hôpitaux. Il est à nos yeux primordial de restituer, mieux tracer et valoriser l’action ainsi que les offres du groupement, qui sont parfois peu connues des établissements », a expliqué Walid Ben Brahim. Et pour cause, le directeur général estime que le « taux de recours est encore assez faible » et ce en dépit des nombreux « opérateurs d’achats nationaux de très grande qualité » (sic) sur lesquels les établissements peuvent s’appuyer.
« Sur les 35 milliards d’euros d’achats en hôpital, seul un gros tiers achats passe entre nos mains. Nous trouvons cela encore un peu insuffisant », a exposé Walid Ben Brahim. En ce sens, pour développer le recours des établissements de santé aux achats groupés, UniHA entend donner davantage de visibilité sur les gains potentiels des achats groupés aux hôpitaux. Dans cette perspective, le groupement a annoncé la création d’une boîte à outils de la performance achats à destination des établissements support de groupement de GHT. La structure, qui a revendiqué plus de 100 millions d’euros de gains achats en 2024, veut in fine mieux présenter ses talents et rappeler à ceux qui l’auraient oublié son intérêt, ses atouts. « UniHA amène de l’efficience. Il nous faut le montrer davantage et mieux », a clamé Walid Ben Brahim. « Au-delà de l’efficience quant au résultat d’une procédure de marché, il y a aussi le fait de permettre aux établissements hospitaliers de diminuer le coût de leurs procédures. Lorsque les procédures sont centralisées par un opérateur, les établissements n’ont plus à supporter leur coût, d’autant que certains établissements n’ont pas les moyens de réinterroger ce qui se fait, de sourcer et de sécuriser sur le plan juridique », a embrayé de son côté Pascale Mocaër.
Divers éléments de communication pour valoriser les actions du groupement
Nous avons encore des marges de manœuvre à notre disposition pour accompagner les établissements supports dans la structuration de leur fonction achats ; les amener à générer des gains et de l’efficience
Ravi de l’essor pris par les fonctions achats hospitalières, le directeur général d’UniHA a tout de même indiqué vouloir les aider à passer un nouveau cap. Ainsi, en plus du support qu’il apporte sur le terrain aux établissements hospitaliers, le groupement mettra (très) prochainement à disposition des établissement hospitaliers un marché de conseil et d’accompagnement spécifique à l’optimisation et à la structuration des fonctions achats et approvisionnements. L’objectif est simple : épauler les équipes chargées des fonctions précédemment citées au sein des établissements dans les évolutions et les améliorations à conduire, notamment en matière de définition du besoin et du suivi d’exécution des marchés. « Un mouvement de maturité très important en ce qui concerne la fonction achats en hôpital est apparu ces dernières années. Mais nous avons encore des marges de manœuvre à notre disposition pour accompagner les établissements supports dans la structuration de leur fonction achats ; les amener à générer des gains et de l’efficience », a insisté Walid Ben Brahim. « D’un point de vue hospitalier, les offres se sont multipliées. Les offres sont nombreuses, mais beaucoup se superposent. Nous veillerons donc à mettre à disposition les bonnes offres aux établissements, en les structurant au préalable pour qu’elles répondent à des besoins précis. Le tout étant qu’elles transforment véritablement les organisations et répondent à cet enjeu de l’efficience », a ajouté Pascale Mocaër.
Un “club achats“ verra également très prochainement le jour sous l’impulsion d’UniHA, permettant aux acheteurs hospitaliers de partager leurs problématiques et diffuser leurs bonnes pratiques, notamment en matière d’innovation, notion bien sûr centrale dans le milieu de la santé. « L’achat innovant et l’innovation par les achats amènent beaucoup d’efficience », a d’ailleurs soutenu le directeur général du groupement. Ce travail de valorisation des travaux d’UniHA et des fonctions achats hospitalières prendra par ailleurs d’autres formes. Dès cette année, UniHA proposera aussi une série de rencontres territoriales dédiées à la performance économique. « Nous allons multiplier les rencontres sur le terrain pour expliquer aux hospitaliers les solutions qui pourraient être mises en œuvre dans leur établissement », a complété Walid Ben Brahim. Une veille et une newsletter consacrées aux meilleures pratiques d’efficience par les achats (information sur les solutions les plus performantes, retours sur des initiatives d’adhérents ayant un impact budgétaire significatif …) leur seront également fournies.
Par ailleurs, UniHA s’implique très fortement dans le projet SI Achat de la DGOS, baptisé SEMAPHORE (pour SystEMe d’information Achats Pour des HOpitaux aux achats Responsables). De nombreux GHT et groupements d’achats régionaux ont adhéré au projet, de la phase de spécifications jusqu’à la sélection de l’offre technique dans chacune des régions du territoire. « Quel que soit le système d’information utilisé, l’objectif d’UniHA est d’y être connecté. Le but est de donner un accès exhaustif des informations à nos adhérents. Notre travail sur la restitution des bases de données, manuel essentiellement pour le moment, s’inscrit d’ailleurs dans ce sens. Nous espérons, à l’horizon 2030, que les établissements adhérents puissent eux-mêmes rechercher ces informations. Mais avant cela, il nous faut d’abord tout consolider et avoir une base de données parfaitement structurée », a appuyé Walid Ben Brahim.