Priorité à la digitalisation des Achats pour Chanel et à la RSE pour Bureau Veritas
Par Mehdi Arhab | Le | Direction ha
Lors d’une table ronde organisée à Paris par GEP, Magdalena Fiedorczuk, de Bureau Veritas et Francis Lazarz, de Chanel, ont rappelé comment ils ont inscrit dans leur feuille de route un pilotage plus fin du panel fournisseurs d’une part et une meilleure maîtrise des process achats d’autre part.
Pour le directeur des achats indirects de Chanel, Francis Lazarz, qui gère trois milliards d’euros de dépenses, le déploiement de Coupa inscrit dans un large plan de transformation digitale de sa structure, lui permettra de gagner en efficience, dans un souci de plus grande maîtrise de ses process achats. Une démarche qui s’inscrit dans un contexte français particulier si l’on en croit l’étude de PwC qui révélait dernièrement que les directions achats françaises souffrent d’un taux de digitalisation inférieur de 30 % à la moyenne mondiale.
19 ERP et 24 000 fournisseurs
Pour le directeur achats indirects de Chanel, qui s’appuie sur 19 ERP et collabore avec plus de 20 000 fournisseurs, il était crucial de gagner en productivité, afin de nourrir les ambitions de performance de son organisation. « L’enjeu est relativement simple : nous devons digitaliser et gagner encore en maturité Pour ce faire, nous mettons en place une solution d’e-procurement, End to End ; ce qui est assez audacieux, car il est plutôt compliqué de se lancer sur autant de modules à la fois », a commenté Francis Lazarz, qui y voit également l’opportunité de sécuriser ses opérations.
En réalité, tout cela est essentiellement un projet de transformation des process
La digitalisation assurera aussi à ses équipes un accès bien plus simple à la donnée, ainsi qu’un meilleur usage et une exploitation bien plus fiable de celle-ci. De ce fait, le directeur des achats indirects de Chanel estime que la digitalisation permettra aux achats groupe de gagner en cohérence et de créer naturellement de la valeur. « L’un des enjeux qui se pose est celui de la data et de sa collecte, a expliqué Francis Lazarz. Ensuite, derrière les enjeux de digitalisation, j’y vois également la possibilité d’avoir des process plus cohérents, à travers chacune des entités et régions, pour s’assurer que chacun n’achète pas de manière différente. En réalité, tout cela est essentiellement un projet de transformation des process », a-t-il poursuivi.
Structurer des objectifs RSE avec 50 000 fournisseurs
Outre les enjeux de digitalisation, Magdalena Fiedorczuk, à la tête de la fonction achats de Bureau Veritas depuis trois ans désormais, souhaite adresser de meilleure manière les enjeux ESG et RSE, lesquels permettent à ses yeux, au-delà des questions réglementaires, de mieux piloter et réduire les risques fournisseurs. Une tâche pour le moins compliquée pour ses équipes, compte tenu des 50 000 fournisseurs avec lesquels le groupe - aux cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 - œuvre. Au cœur de la feuille de route de la directrice des achats, un travail de structuration, impliquant notamment la rédaction d’une politique achats responsables.
La direction des achats de Bureau Veritas, qui gère un milliard d’euros de dépenses, a souhaité profiter de cette action pour renforcer le collaboratif avec ses fournisseurs et repenser sa chaîne de valeur. Pour ce faire, un programme de suivi des fournisseurs stratégiques a été instauré, avec intégration de nouveaux critères ESG dans leur évaluation. « Nous avons publié une politique achats responsables l’an dernier. Pour sa mise en œuvre, nous avons instauré un programme de suivi de nos fournisseurs stratégiques et nous intégrons l’ensemble des critères ESG dans l’évaluation des fournisseurs. Il y a eu un vrai réveil de notre organisation. Nous devons être exemplaires en interne, puisque plus de 50 % de notre chiffre est réalisé sur la partie ESG », a rappelé Magdalena Fiedorczuk, dont le groupe est un leader mondial de l’inspections sur site.
GEP et Fluxym officialisent leur partenariat
L’éditeur américain de logiciel GEP et Fluxym, intégrateur de solution, ont profité de cette table ronde pour annoncer leur partenariat. Pour l’acteur étasunien, qui souhaite renforcer sa position en France et sur le continent européen, cet accord constitue une opportunité de premier ordre. La volonté des deux acteurs a été résumé ainsi : « nous souhaitons apporter de nouvelles synergies sur le marché ».