Les prix, principale source de préoccupation des directions achats
Par Mehdi Arhab | Le | Direction ha
L’inflation n’y est pas pour rien, certes, mais les directions achats avouent, encore et encore, accorder une importance toute particulière pour le prix. Un intérêt qui se confirme davantage dans le secteur public, comme le démontre une étude récente mandatée par Amazon auprès de l’IFOP.
Dans une étude commandée par le géant Amazon, l’IFOP, l’Institut français d’opinion publique, indique que 86 % des directions des achats, en entreprise et dans les collectivités, accordent une importance toute particulière au prix des produits dans la sélection d’un fournisseur. Le coût apparaît, à vrai dire, comme leur priorité prioritaire. Un taux qui grimpe même à 93 % chez les directions achats du secteur public. Les collectivités restent bien plus sensibles au fait d’accéder à des offres bon marché ; une attente bien visible au sein des mairies et petites collectivités notamment (respectivement 47 % et 51 %, contre 44 % en moyenne).
Le plus inquiétant reste que 80 % des répondants révèlent rencontrer des difficultés pour mettre en place une politique d’achat efficace ; les coûts élevés constituent la première des difficultés pour 56 % des directions achats interrogées. Les délais d’approvisionnement trop importants sont aussi cités comme l’une des principales difficultés rencontrées, suivi par le fait de ne pas trouver le produit recherché (19 %). Voilà qui est dérangeant, il faut bien l’avouer.
À tout cela s’ajoutent d’autres irritants : le temps consacré aux actes d’achats, cité par 9 % des répondants, ou encore la complexité des processus de facturation et de paiement (8 %). Ce dernier élément s’avère d’ailleurs un peu plus problématique au sein des collectivités (11 %). Les conseils départementaux et régionaux pointent d’ailleurs un besoin criant : celui de la mise en place de processus de facturation et de paiement plus simples et efficaces. Les collectivités recourent aussi un peu moins aux places de marché en ligne. Ces dernières sont bien plus pratiquées par les entreprises (53 %) que par les collectivités (41 %). À l’inverse, un peu plus de deux collectivités sur dix déclarent utiliser des catalogues papier, contre seulement 10 % des entreprises. Tandis que le secteur privé a pris le virage numérique depuis un certain moment, le secteur public entame tout juste sa transformation de ce point de vue.
Des processus achats qui séduisent assez peu dans le public
Cette disparité entre directions achats du secteur privé et du secteur public est assez notable. Et chez les deuxièmes, cela provoque quelques soucis. Alors que les entreprises du secteur privé consacrent en moyenne 6,5 heures par semaine aux actes d’achats, les collectivités en consacrent près de huit de plus ( !). Au sein des plus grandes collectivités, ce niveau a explosé, dépassant chez certaines 23 heures par semaine. Forcément, le niveau de satisfaction des collectivités quant à leur processus achats est moins important que celui des entreprises du secteur privé. Seule la moitié des collectivités est satisfaite des processus d’achats. Chez les entreprises du secteur privé, tout n’est pas parfait, loin de là, mais les auteurs d’actes d’achats y intègrent (bien) mieux les processus achats. Près de deux tiers des entreprises du secteur privé font en effet état de leur satisfaction.
Par ailleurs, que les répondants opèrent dans le secteur privé ou dans le secteur public, ils sont d’accord sur un point : tous, ou presque (82 %) avouent attendre un système de remises pour réduire les dépenses. Ils sont presque autant (81 %) à noter l’utilité de pouvoir réaliser des achats en ligne. Le fait de profiter de livraisons plus rapides est aussi cité par sept directions achats sur dix. En outre, de plus en plus d’organisations disent être attentifs à l’éco-responsabilité et à la provenance de leurs produits en privilégiant le recours à des fournisseurs locaux.