Baromètre Républik HA 5/5 : une déclaration d’amour à la fonction achats
Par Guillaume Trecan | Le | Direction ha
A travers une quinzaine de questions sur leurs missions, leurs outils ou encore leur management, les acheteurs qui ont répondu à notre Baromètre de satisfaction construit avec l’aide des experts de KPMG, n’ont pas hésité à se montrer très critiques. Et pourtant, dans la dernière dimension de cette étude, consacrée à leur rémunération et leur avenir, la très grande majorité affirme un très fort attachement à leur métier.
Au fil des différents thèmes abordés par le Baromètre de satisfaction de la fonction achats - missions, outils, RSE, Innovation - les acheteurs, directeurs achats et responsables achats qui composent notre panel de 318 répondants, ont, à de nombreuses reprises, fait part de leurs difficultés. Qu’il s’agisse d’injonctions contradictoires, de manque d’outils performants ou encore d’un décalage entre la perception des objectifs entre directeurs achats et acheteurs, les causes potentielles de mal-être dans la fonction achats sont nombreuses. Pourtant à la question finale du sondage que nous leur avons soumis entre le 15 octobre et le 10 décembre 2023 - « Êtes-vous heureux dans la fonction achats ? » - une majorité écrasante de personnes répond par l’affirmative : 89 % au total.
Êtes-vous heureux dans la fonction achats ?
La fonction achats gagnerait peut-être à faire évoluer vers d’autres métiers ses meilleurs éléments pour améliorer à la fois l’image son image et son attractivité, mais toujours est-il que seule une minorité d’acheteurs et managers achats envisagent d’évoluer dans ce sens : 28 % au total. Les acheteurs de l’industrie sont particulièrement rares (19 %) à envisager de quitter leur fonction à court ou moyen terme, alors que dans les services près d’un tiers des répondants (32 %) caresse cette perspective.
Avez-vous envie de quitter la fonction achats ?
« Les réponses confirment que presque trois répondants sur quatre comptent rester au sein de la fonction achats. Le métier passionne et les acheteurs souhaitent évoluer au sein de cette fonction. Cela nécessite tout de même de disposer de vrais parcours de carrière au sein de la fonction pour les entreprises », note Tristan Berthod. Dans le détail 42 % des personnes interrogées entendent rester dans leur entreprise et dans la fonction achats ; 26 % quitter leur entreprise mais rester dans la fonction achats ; 23,5 % rester dans l’entreprise mais changer de fonction ; 6,5 % quitter l’entreprise et les achats.
Vous quitteriez votre poste pour ?
La fracture entre industrie et services se retrouve de manière encore plus criante sur un critère majeur de satisfaction : la rémunération. Si dans l’ensemble une petite majorité de 55 % de personnes interrogées se montre satisfaite de son salaire, dans les entreprises de services, la majorité bascule de l’autre côté, avec seulement 44 % de satisfaits, tandis que dans l’industrie, les satisfaits montent à 64 %. Une fracture sectorielle qui se double d’une fracture entre directeurs achats et acheteurs, la proportion d’insatisfaits parmi ces derniers s’élevant à 56 %.
Êtes-vous satisfait de votre rémunération ?
De fait les directeurs achats dont la rémunération a augmenté en 2023 sont 86 %, contre 76 % côté acheteurs. Ils sont également beaucoup plus nombreux dans l’industrie (80 %) que dans les services (59 %).
Votre rémunération a-t-elle augmenté en 2023 ?
Autre signe que les achats ont le vent en poupe et que les entreprises sont résolues à investir dans la fonction, la proportion des départements achats dont les effectifs sont en hausse est exceptionnellement forte, à 47 %, dans les entreprises de services et même majoritaire, à 50,5 % dans les services achats de l’industrie.
Les effectifs achats de votre département ont-ils augmenté ?
Les professionnels de l’achat dans l’industrie s’appuient en priorité sur trois champs de compétences, dans l’ordre : relations fournisseurs, négociation et gestion de projets. Dans les services, le podium des compétences prioritaires est le même mais dans un ordre différent : négociation, relations fournisseurs et gestion de projets. « Cette demande croissante d’acheteurs semble traduire un environnement de plus en plus complexe dans lequel les entreprises sont obligées d’évoluer. Cela nécessite des compétences multiples autour de la relation fournisseurs, du contract management, de la négociation, de la gestion des risques et gestion de projets qu’il faut maîtriser », estime Tristan Berthod.
Quelles sont les principales compétences que vous utilisez au quotidien ?
Industrie
Services
La surprise vient des savoir-être attendus pour un acheteur. La vision de cette question varie énormément selon que le répondant est un directeur achats ou un acheteur. Pour un directeur achats le leadership arrive évidemment en tête des savoir-être qu’il attend d’un acheteur - cité par 85 % - presque au même niveau que l’adaptabilité, suivi de près par la capacité d’écoute et la communication. Un acheteur considère en revanche que les soft skills que l’on attend principalement de lui sont, dans l’ordre l’adaptabilité, la capacité d’écoute, la communication et la diplomatie. Le leadership n’arrive qu’en cinquième position, cité par 58 % seulement des répondants. « Cette différence entre direction achats et acheteur traduit une nouvelle fois une prise de recul nécessaire et souhaitée par les directions achats et de l’autre côté un quotidien, qui est la réalité d’aujourd’hui, autour du de la relation avec les fournisseurs et les business partners, pour les acheteurs.
Quelles sont les principales qualités attendues chez un acheteur ?
Directeur achats
Acheteurs