Les DSI européens s’insurgent contre les pratiques commerciales du géant Broadcom

Les associations européennes d’entreprises utilisatrices de numérique en ont marre et le font savoir. Deux ans après le rachat de VMware par le géant Broadcom, contre quelque 61 milliards de dollars, le Cigref et d’autres associations européennes du même type, comme le Beltug (Belgique), CIO Platform Nederland (Pays-Bas) et Voice (Allemagne) ont écrit à la Commission Européenne pour lui demander d’intervenir contre les abus de la multinationale américaine. Cette dernière, qui traîne réputation de racheter des produits matures pour en maximiser les profits à court terme en sacrifiant l’innovation, est accusée de pratiquer des augmentations délirantes de coûts réels de l’usage de VMware. 

Voilà qui agacent les donneurs d’ordre et leurs DSI qui n’en peuvent plus. C’est pour cette raison que ces quatre associations sont montées au créneau, dénonçant cette situation absurde et des pratiques commerciales extrêmement agressives. Entre les fortes hausses des tarifs, la remise en cause des accords contractuels antérieurs, l’interdiction de la revente de licences, l’arrêt de la maintenance de sécurité pour les produits en licences perpétuelles, les reproches faits à Broadcom sont nombreux. Ils ne s’arrêtent d’ailleurs pas là en réalité. Le géant du logiciel est également suspecté de pousser la création de packs de licences, laquelle entraîne une forte hausse des coûts sur la logique de la vente liée de produits non-désirés. Il chamboule aussi, comme bon lui semble, l’écosystème des revendeurs et partenaires VMware.

Trop, c’est trop 

Bien décidés à ne plus se laisser faire, les quatre associations s’inquiètent évidemment du mauvais exemple que pourrait inspirer Broadcam aux autres fournisseurs dominants. Toutes avaient d’ailleurs, comme le rappelle Bertrand Lemaire, rédacteur en chef de Républik IT - Le Média, fait part de leurs craintes lors de l’enquête préalable à l’approbation du rachat de VMware par Broadcom. Mais la Commission Européenne avait tout de même autorisé le rachat.

Dans un contexte tendu, il était pour les associations impératif d’agir et de mettre, aussi, la Commission Européenne face à ses responsabilités. Elles estiment d’ailleurs à une quinzaine de milliards d’euros le coût des mesures prises par VMware/Broadcom pour les entreprises européennes dans les deux prochaines années. Une facture pour le moins salée …