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La relation avec les grands fournisseurs IT, un sujet de premier plan pour le président du Cigref

Par Mehdi Arhab | Le | It

Emmanuel Sardet, nouveau président du Cigref, a répondu aux questions de Bertrand Lemaire, rédacteur en chef de Républik IT - Le Média. Et il n’a pas manqué d’évoquer l’un des sujets du moment pour son association : le suivi de la relation avec les grands fournisseurs IT.

La relation avec les grands fournisseurs IT, un sujet de premier plan pour le président du Cigref
La relation avec les grands fournisseurs IT, un sujet de premier plan pour le président du Cigref

Dans un entretien à retrouver dans les colonnes de Républik IT-Le Média, Emmanuel Sardet, nouveau président du Cigref, association indépendante de grandes entreprises et d’administrations utilisatrices de services numériques qui regroupe 58 membres et dont le budget cumulé d’achats IT est évalué à 70 milliards d’euros, a dévoilé ses chantiers prioritaires. Et le numérique responsable en constitue évidemment un. « Derrière cette expression, il y a bien sûr l’empreinte environnementale mais aussi le numérique de confiance, l’inclusivité, la souveraineté (autonomie stratégique européenne), la qualité de vie au travail, l’inclusion », fait-il savoir.

Le travail avec les grands fournisseurs est évidemment un autre chantier adressé par l’association. Et ce n’est évidemment pas le plus simple. « Nous avons constitué un framework fléché pour intenter des actions juridiques contre Broadcom. Nous travaillons avec Microsoft et d’autres grands fournisseurs pour obtenir ce qui correspond aux besoins du marché. Notre partenariat avec Numeum nous aide à ce niveau même si les fournisseurs qui ne sont pas corrects n’en sont pas membres », énumère-t-il.

La relation fournisseur, un sujet toujours aussi sensible

Alors que la dépendance aux grands fournisseurs transnationaux a été l’un des sujets abordés lors de la dernière assemblée générale du Cigref, son président rappelle « que la question du comportement de certains fournisseurs ne se limite pas à la souveraineté ou à des entreprises transnationales ». Selon lui, les grands fournisseurs, américains notamment, ne se comportent pas comme ils le font simplement parce qu’ils sont américains. Pour ce dernier, le travail de l’association n’est d’ailleurs « pas de faire des procès à Broadcom ou de négocier avec AWS ». « Auparavant, les contraintes géopolitiques pouvaient être violentes mais ponctuelles Aujourd’hui, il nous faut nous adapter à de multiples contraintes géopolitiques qui peuvent être contradictoires. Certains de nos membres doivent de ce fait déglobaliser leur système d’information pour s’adapter à ces contraintes. Beaucoup de fournisseurs ne peuvent en effet plus répondre à toutes les contraintes dans tous les pays », avance-t-il.

Emmanuel Sardet rappelle que l’idée « n’est pas d’interdire ou de mettre des digues pour bloquer les entreprises extra-européennes », mais il serait bien à ses yeux que les grands donneurs d’ordre puissent profiter d’un cadre mieux défini et plus proche d’une région à une autre. « Il faudrait que les réglementations soient similaires entre pays où nous agissons. Aux Etats-Unis, il y a un marché unique. En revanche, le marché européen n’existe pas. Il y a bien un cadre européen mais, dans les détails, les règles restent différentes selon les pays », soutient-il. Reste à savoir si le (monde du) Numérique fera de ce vœu pieux une réalité. «  Il faudrait que les produits et services fournis à des entreprises européennes soient par conception conformes aux règles européennes. Cela ne devrait pas être de notre responsabilité de nous débrouiller avec des ESN pour intégrer Microsoft Office 365, le cloud E3 et un package de sécurité pour être conforme aux règles. C’est à chaque fournisseur de nous fournir un produit conforme », clame-t-il.