L’USF s’inquiète sur la question de la facturation électronique obligatoire
Par Mehdi Arhab | Le | It
Le président de l’association des utilisateurs de SAP regrette le manque de clarté de l’éditeur sur la question de la facturation électronique obligatoire, cela alors que le dispositif réglementaire entrera en vigueur dans moins d’un an.
Dans un entretien accordé à Bertrand Lemaire, rédacteur en chef de Républik IT - Le Média, Gianmaria Perancin, président de l’association des utilisateurs de SAP francophones, organisation indépendante de l’éditeur qui regroupe 450 entreprises utilisatrices de toutes les solutions de celui-ci, déplore les réponses du prestataire sur la facturation interentreprises électronique obligatoire. Cela alors que l’échéance arrive à grands pas, notamment pour les entreprises du CAC 40 et du SBF 120, qui représentent une large part des membres de l’association. « Les réponses de SAP sur la facturation électronique nous inquiètent alors que l’horloge avance », avoue bien volontiers Gianmaria Perancin. Pour rappel, l’obligation entrera en vigueur à compter du 1er juillet 2024 en transmission pour les grandes entreprises ; à compter du 1er janvier 2025 en transmission pour les entreprises de taille intermédiaire ; et, enfin, à compter du 1er janvier 2026 pour les PME et microentreprises.
Une inquiétude justifiée ?
S’il semble que tout sera prêt en temps et en heure pour les utilisateurs de S/ 4Hana, une des solutions portées par SAP, rien n’est moins sûr pour les utilisateurs d’ECC 6, autre solution logicielle de gestion d’entreprise du géant allemand. Ces derniers auront, par ailleurs, quatre ans pour effectuer la migration vers S/ 4Hana, un temps jugé extrêmement « court » par le président de l’association. La migration vers S/4Hana était perçue au départ comme un progrès technique certain, désormais, elle apparaît comme le socle de futures évolutions fonctionnelles. Un chantier que beaucoup redoutent pour des raisons techniques, financières et humaines.
Pour en revenir au chantier de la facturation électronique, les premiers pilotes interviendront en janvier prochain. Toutefois, aux yeux de Gianmaria Perancin, mener de front les projets de migration vers S/ 4Hana et ceux de la facturation électronique obligatoire risquent de poser un problème. Chez les voisins espagnols et italiens, où des dispositions réglementaires sur la facturation électronique existent déjà, les entreprises utilisatrices avaient par exemple recouru à des intégrateurs pour se mettre en conformité, lors de l’entrée en vigueur desdites dispositions « Il est impossible de réaliser un chantier de bascule vers S/4Hana d’ici là, si la solution SAP n’était disponible que sur cette technologie. Nous réclamons que SAP livre ce qu’il faut pour ECC », déclare-t-il. Reste, pour ce dernier à savoir, « si SAP laisse un flou intentionnel, pour pousser à adopter S/4Hana par exemple, ou s’il y a un réel problème de bande passante auprès des développeurs de l’éditeur ».