Le Coter Numérique dénonce également la hausse des coûts des achats IT
Par Mehdi Arhab | Le | It
Antoine Trillard, président du club informatique des collectivités territoriales, s’inquiète de la hausse, souvent injustifiée, des coûts informatiques. Il regrette également que les éditeurs poussent, voire imposent, les donneurs d’ordre à basculer vers le SaaS, sans proposer de solutions alternatives.
Lui aussi n’hésite pas à s’élever contre la hausse des prix réclamés par les prestataires. À l’instar du président du Cigref, Antoine Trillard, président du Coter Numérique, club informatique qui réunit 200 collectivités territoriales de toute taille et accessoirement DSI de la commune de Chelles, dénonce, dans un entretien à retrouver dans les colonnes de Républik IT - Le Média, la tendance haussière imposée par certains grands acteurs des logiciels métiers. Ces derniers poussent de plus en plus d’ailleurs les donneurs d’ordre publics à adopter le SaaS ; avec une tarification à absorber bien plus élevée. « Les éditeurs de nos logiciels métiers nous poussent à basculer vers le SaaS. Mais parfois en décuplant les prix », expose-t-il, indiquant par la suite qu’un fournisseur a, en un an, augmenté ses prix de près de 30 000 euros.
Une situation qui pourrait devenir incontrôlable
Difficile derrière pour les collectivités publiques d’avaler une telle augmentation et de basculer, comme réclamé, vers le SaaS. « Il est évidemment impossible de réaliser la bascule dans ce cas, pour de simples raisons budgétaires. Vous imaginez la situation avec une centaine d’applications métiers », soulève Antoine Trillard. Une situation qui interroge et qui confirme quelque peu que le rapport d’ordre entre donneurs d’ordre et prestataires a basculé. D’autant que certains prestataires ne laissent pas d’autres choix, ne proposant désormais leurs solutions qu’en mode SaaS, avec à la clé « une augmentation substantielle » donc.
Face à cette situation, dire que les collectivités n’ont pas les cartes en main est un euphémisme. « Soit nous acceptons l’inacceptable, soit nous relançons une procédure complète d’appel d’offres, sans garantie, au final, d’avoir une solution dont le coût total de possession soit meilleure », regrette Antoine Trillard. « Je ne comprends pas cette inflation délirante des tarifs pratiqués par les éditeurs », poursuit-il, avouant également craindre que les mastodontes instaurent une situation malsaine et quelque peu incontrôlable.