Bertrand Pouilloux : « La marque employeur de la direction des achats d’Enedis a fait son chemin »
Par Guillaume Trecan | Le | Direction ha
Le directeur achats d’Enedis a organisé sa 4e journée achats mercredi 1er décembre. Un événement qu’il juge incontournable pour incarner la fonction achats et faire passer des messages à destination des 15 000 collaborateurs du groupe en contact avec le processus achats et approvisionnement.
Comment définissez-vous l’événement interne que vous organisez ce mercredi autour de la direction achats ?
Plus qu’une convention achats, ce sont les rencontres de la filière achats et approvisionnement d’Enedis. C’est l’occasion, une fois par an, de permettre à tous les acteurs de la filière achats et approvisionnements de partager nos enjeux autour d’un événement spécifique. Je suis en charge du pilotage du processus acheter approvisionner et ces rencontres ne sont pas centrées sur les achats. Elles s’adressent à tous les acteurs en contact avec les activités achats et approvisionnements, à savoir 15 000 personnes sur les 38 000 collaborateurs du groupe. L’événement est destiné au management de ces 15 000 personnes. Ce qui représente une cible de 400 personnes, dont 325 ont répondu positivement à notre invitation, y compris l’intégralité de l’équipe de la direction achats qui compte 170 personnes.
Que représentent les Achats chez Enedis ?
Le processus acheter approvisionner occupe une place clé dans l’organisation de nos activités. Aujourd’hui, Enedis achète plus de quatre milliards d’euros par an, dont deux milliards d’euros de travaux et un milliard d’euros de matériel électrique. C’est un panel de 2 000 fournisseurs et de l’ordre d’un million de factures.
Dans les rencontres achat il y a aussi la notion d’aller à la recherche de la fierté de la filière
Y a-t-il derrière cet événement un enjeu de cohésion de la fonction achats ?
Les 170 collaborateurs de la direction achats ont une notion d’appartenance à la direction des achats à laquelle elles sont toutes rattachées même si elles sont réparties géographiquement sur différents sites : Paris, Lille, Nancy, Lyon, Montpellier, Bordeaux et Nantes. La marque employeur de la direction des achats d’Enedis a fait son chemin ces dernières années. Cela s’est fait autour de plusieurs signatures ; deux en particulier, « connectons nos énergies », parce qu’on n’achète pas tout seul et « être un distributeur avant d’être un acheteur », ce qui signifie que l’acheteur doit être un appui au distributeur. En tant qu’ancien directeur régional d’Enedis, j’ai une réelle perception de ce que l’on peut attendre d’une direction des achats. Dans les rencontres achat il y a aussi la notion d’aller à la recherche de la fierté de la filière. Indépendamment de la reconnaissance, c’est créer un événement pour la filière.
Comment avez-vous adapté sa forme au contexte de crise sanitaire ?
Nous en sommes aujourd’hui à la quatrième édition. En 2020 tout le monde était en distanciel et cette année, nous avons construit un modèle hybride, en visioconférence, mais avec les équipes réunies sur sites par groupe de 40 à 50 personnes. Les équipes partagent la visio-conférence collectivement avec grand écran dans un premier temps puis, ensuite, organisent leur propre événement.
Comment avez-vous conçu le contenu de cet événement ?
Le premier élément c’est la notion de partage, le fait d’être ensemble. Nous pouvons compter sur la participation d’un membre du directoire, Corinne Fau, la directrice finances, achats et assurances. Nous nous efforçons aussi de mettre en valeur les Achats en nous appuyant sur les chantiers du distributeur tels que Linky dont nous poserons le 34 millionième le 1er décembre et la gestion du Covid.
Nous organisons également deux tables rondes. L’une autour des pénuries et des difficultés d’approvisionnement et l’autre sur la mobilité électrique. C’est un sujet qui prend place dans l’entreprise comme dans la société et qui va nous amener à acheter beaucoup de choses dans le cadre du raccordement des bornes électriques. Ce sont des chantiers non négligeables pour Enedis.
Cet événement est aussi une occasion pour moi de m’exprimer auprès de mes équipes, de les remercier pour la qualité de leur travail et de leur rappeler notre feuille de route.
Les contraintes d’approvisionnement nous imposent d’avoir une meilleure veille et une meilleure écoute du panel fournisseurs
Quels sont les grands axes de cette feuille de route ?
Le premier, ce sont les contraintes d’approvisionnement. Elles nous imposent d’avoir une meilleure veille et une meilleure écoute du panel fournisseurs. Si des produits doivent être en rupture, mieux vaut le savoir quelques mois avant pour trouver des plans B en coordination directe avec les fournisseurs. Cela nécessite de l’écoute et de la proximité. Notre deuxième sujet, c’est la relation fournisseur, y compris l’analyse des risques sur laquelle je pense que nous avons à progresser. Notre troisième sujet, c’est le chemin du bas carbone. Nous devons travailler avec nos fournisseurs sur leur scope 1, qui est notre scope 3. Le dernier sujet que je vais évoquer est celui du bon niveau d’agilité qui consiste à déplacer la contribution de l’acheteur plus sur l’amont du processus.
Mesurez-vous une hausse de l’intérêt pour le sujet des achats de la part de l’entreprise ?
Cet intérêt est grandissant. J’en veux pour preuve le fait que les gens répondent positivement et avec plaisir à notre proposition de réunion. Le métier est incarné dans l’entreprise. Donc les gens ont plaisir à travailler ensemble.
Les achats d’Enedis en chiffres
Montant des achats : 4 Mds d’€
Dont 2 Mds d’€ de travaux et 1 Md d’€ de matériel électrique
Effectif direction achats : 170 personnes
Nombre de collaborateurs concernés par le process achats et approvisionnement : 15 000 personnes
Nombre de fournisseurs : 2 000