ACI Groupe, jeune ETI industrielle, crée sa direction des achats

Un défi exigeant, difficile même, mais pour le moins « passionnant ». Passionnant, voilà comment Florent Berthier décrit son travail au sein d’ACI Groupe. Cette ETI industrielle, fondée en 2019 par Philippe Rivière et Patrice Rives, s’est formée au gré de multiples opérations de croissance externe, intégrant dans son giron des PME industrielles, certaines en bonne santé, d’autres moins. Recruté en septembre dernier pour mettre sur pied la fonction achats, Florent Berthier, d’abord responsable des achats et qui endossera les habits de directeur des achats groupe à compter du 1^er décembre, a donc tout à construire dans une entreprise qui ne cesse de grandir. Son objectif est simple : instaurer une dynamique collective pour apporter de la valeur, de la performance économique et opérationnelle afin de soutenir et servir les ambitions stratégiques du groupe. 

En moins de quatre ans, ACI Groupe est parvenu à se faire un nom. Elle intervient sur cinq filières industrielles différentes - Nucléaire, Sécurité & Défense, Aéronautique, Ferroviaire, Nouveaux systèmes énergétiques -, œuvre dans la fabrication de différentes pièces industrielles, de sous-ensembles et propose de nombreux services à forte valeur ajoutée. Le groupe compte plus de 3 000 clients, parmi lesquels des grands fleurons industriels français comme Airbus et Dassault Aviation, emploie plus de 850 personnes et a revendiqué sur son dernier exercice fiscal près de 81 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il devrait en enregistrer plus de 100 millions d’euros en 2024. Ses 26 sites de production sont disposés sur cinq territoires historiques d’industrie - Stéphanois, Vallée, Île de France - Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et le Nord. 

Insérer les Achats dans les usages de l’entreprise

Rattaché à Patrice Rives, Florent Berthier coordonne 73 référents achats. Le directeur des achats a, lors de ses premiers jours au sein d’ACI Groupe, enchaîné les visites de sites et mené des audits dans chacun d’eux afin d’évaluer leur maturité en matière d’achats. De ces audits ont découlé une cartographie des achats et des plans de marche spécifiques à chaque site. « La maturité achats varie selon les sites, il était donc important d’adapter la feuille de route à chacun d’eux », constate Florent Berthier. Pour les aider à mieux administrer leurs achats, il prévoit de mettre en place, à travers un « Data Center », des outils de suivi des actions d’achats et proposera des modules de formation aux principaux auteurs d’actes d’achat. « Je suis présent pour les conseiller et les aider à s’approprier de la meilleure manière qui soit les sujets », commente Florent Berthier, seul représentant de la fonction globale de l’entreprise. Ces visites ont aussi été l’occasion pour le directeur des achats d’échanger avec les référents achats, les prescripteurs et de comprendre la culture interne. « En me rendant sur le terrain, j’ai pu recenser les principaux besoins, les urgences et les difficultés de chacun », explique Florent Berthier. 

Certains contrats sont entrés en action cette année, avec des tarifs bien supérieurs à ceux d’avant pour ce qui concerne l’énergie et d’autres arrivent à terme. Nous devons travailler intelligemment, anticiper au mieux, renégocier ce qui doit l’être et massifier nos achats pour faire profiter à un maximum de nos sites de meilleurs prix

Cette montée en compétence (et en cadence) des Achats est pour ACI Groupe une nécessité absolue. Et pour cause, le montant de ses achats correspond à près de 50 % de son chiffre d’affaires. Les matières premières, la sous-traitance et l’énergie sont ses postes de dépenses les plus importants en valeur, les plus stratégiques également. Dans un contexte de raréfaction des ressources et d’inflation galopante, Florent Berthier veille à réduire le panel fournisseurs du groupe et opérer des synergies quand elles sont envisageables. De nombreuses opportunités de mutualisation pourraient en effet être initiées. Une approche qui nécessite de piloter la relation fournisseurs autrement et de changer la manière de fonctionner en interne. « Les coûts des matières premières flambent, tout comme celui de l’énergie. Certains de nos sites achètent auprès de mêmes fournisseurs, mais à des conditions différentes. Si certains contrats sont entrés en action cette année, avec des tarifs bien supérieurs à ceux d’avant pour ce qui concerne l’énergie, d’autres arrivent à terme. Nous devons travailler intelligemment, anticiper au mieux, renégocier ce qui doit l’être et massifier nos achats pour faire profiter à un maximum de nos sites de meilleurs prix », expose-t-il.

L’une des tâches de Florent Berthier sera donc de contractualiser ce qui doit l’être, formaliser par écrit les conditions des prestations de service, les obligations et responsabilités de chaque partie afin de défendre au mieux les intérêts de l’entreprise. En amont, il a pris soin de centraliser tous les contrats du groupe pour en faciliter la gouvernance.

Une conduite du changement faite en douceur 

La mise en place d’actions quick wins et la renégociation de certains contrats doivent permettre à ACI Groupe de générer d’importantes économies dès l’année qui vient. Elles doivent aussi servir un enjeu de la plus haute importance : la préservation de cash. « Pour soulager les fonctions supports et abaisser le niveau de tension sur notre trésorerie, il est préférable de ne pas multiplier dans le même mois les factures auprès d’un même fournisseur et d’en avoir une seule pour déclencher in fine un seul paiement », complète Florent Berthier. 

Le processus de création du service achats central n’en est qu’à ses débuts. Pour Florent Berthier, qui salue par ailleurs l’accueil qui lui a été réservé, il est important de ne pas brûler les étapes. Une vision partagée et (surtout) portée par la direction générale d’ACI Groupe ainsi que par la direction des ressources humaines. 

« La forte croissance du groupe et ses acquisitions nous obligent à être agiles, réactifs et à nous adapter en permanence. Lorsque nous aménageons un outil, il faut penser à la manière dont les futures entreprises qui seront adossées pourraient en profiter. Il ne faut pas aller plus vite que la musique, mais bien prendre notre temps pour adresser les sujets comme il le faut ».