Solution et techno

Spendesk accueille Axel Demazy au poste de CEO et vise la rentabilité en 2025

Par Mehdi Arhab | Le | S2p

Axel Demazy devient CEO de Spendesk et prend la responsabilité de l’entreprise spécialiste de la gestion des dépenses. Rodolphe Ardant, fondateur de la société, reste président du groupe et assurera un rôle de conseiller. La licorne, qui va accentuer ses efforts sur la différenciation produit, devrait toucher du doigt la rentabilité dès 2025.

Axel Demazy, nouveau CEO de Spendesk - © D.R.
Axel Demazy, nouveau CEO de Spendesk - © D.R.

La gouvernance de Spendesk évolue. Le spécialiste de la gestion des dépenses en entreprise a annoncé l’arrivée d’Axel Demazy au poste de CEO, une fonction occupée jusque-là par Rodolphe Ardant, fondateur de la société. Ce dernier ne quitte pas le navire et reste président du groupe. Il assure désormais le rôle de conseiller stratégique, tandis qu’Axel Demazy prend la tête des Opérations de l’entreprise et s’assurera de sa structuration au quotidien. Diplômé de CentraleSupélec, Axel Demazy a notamment occupé le poste de Partner au sein du Boston Consulting Group. Juste avant de rejoindre les rangs Spendesk, il était COO et General Manager de Jellysmack, une entreprise technologique étatsunienne spécialisée dans la distribution multi-plateforme de contenus vidéo.

Axel Demazy a débuté sa mission chez Spendesk le 14 octobre 2024. Il pourra évidemment compter sur le soutien de Rodolphe Ardant et son expertise, lui qui œuvre depuis 2016 à faire grandir la fintech. Pour rappel, Spendesk avait, en 2021, levé quelque 100 millions d’euros pour devenir le compagnon préférentiel des directeurs financiers des PME et ETI. Plus récemment, l’entreprise a refait l’actualité en bouclant une opération de croissance externe. La licorne avait mis la main sur Okko, jeune pousse qui a développé une plateforme e-achats novatrice. Spendesk, qui ambitionne ni plus ni moins de construire le standard du paiement au travail, en a ainsi profité pour diversifier sa palette de produits. C’est donc dans ce contexte qu’Axel Demazy arrive.

« Je viens accompagner la gouvernance de Spendesk. Rodolphe Ardant en demeure le président et nous travaillerons côte à côte. Lui sera dépositaire de la vision de Spendesk et viendra me nourrir de sa connaissance du marché, de sa connexion à l’écosystème et de sa culture de l’innovation. De mon côté, je me concentrerai sur l’exécution de l’agenda stratégique et de transformation. Nous sommes complémentaires et nous voulons amener l’entreprise le plus loin », nous explique Axel Demazy.

Travailler encore et encore sur la différenciation produit et atteindre la rentabilité en 2025

S’il a accepté de rejoindre Spendesk, c’est avant tout parce qu’il a été séduit par ce que la fintech a accompli jusqu’ici. « La mission de Spendesk résonne beaucoup en moi. C’est une entreprise de pionniers. L’idée de simplifier le processus de paiement au travail est vraiment intéressante et assez ingénieuse. De nombreuses entreprises, de taille différente, sont soumises à de réelles difficultés au moment d’adresser le sujet et ne parviennent pas à faire en sorte que leurs employés soient plus libérés et utilisent l’argent de façon intelligente et raisonnée. Spendesk a mis sur pied une solution novatrice pour répondre à cette problématique. Et forcément, participer à ce challenge et à cette aventure est stimulant », indique Axel Demazy.

Spendesk a connu et maintenu une croissance à deux chiffres. L’objectif pour l’entreprise désormais est d’atteindre la rentabilité. Et nous devrions y parvenir dès 2025

Son ambition est simple : amener Spendesk à la rentabilité. Un objectif qui devrait être atteint dès l’année 2025. « Spendesk a connu et maintenu une croissance à deux chiffres. L’objectif pour l’entreprise désormais est d’atteindre la rentabilité. Et nous devrions y parvenir dès 2025. Nous n’en sommes pas loin, il nous reste quelques efforts à faire sur notre structure de coûts. Pour nous, l’enjeu immédiat est vraiment de trouver rapidement des marges de manœuvres financières par l’atteinte de la rentabilité compte tenu du marché et de la conjoncture économique », expose Axel Demazy, dont l’ancien employeur, Jellysmack, est client de Spendesk.

Mais sa tâche ne s’arrêtera évidemment pas à cela. Axel Demazy entend déployer d’importants moyens pour booster et conserver l’avantage concurrentiel que Spendesk s’est appliqué à construire depuis sa naissance. « Nous voulons poursuivre notre stratégie de différenciation produit et d’innovation pour soutenir cette croissance à deux chiffres. Le fait d’atteindre la rentabilité nous permettra justement d’investir dans de nouvelles différenciations produits lesquelles engendreront de la croissance ». Axel Demazy considère que la marque Spendesk est un véritable atout, sur lequel l’entreprise doit davantage s’appuyer. « Nos solutions sont, de mon humble avis, novatrices, avec des retours clients notables. Le produit et la marque Spendesk sont forts et peuvent l’être encore plus. Il nous reste à capitaliser davantage dessus et exprimer tout leur potentiel auprès de nos clients et prospects ».

E-procurement, implication des collaborateurs et ambitions marquées

Spendesk ne manque donc pas d’ambitions. L’entreprise vient d’ailleurs d’annoncer officiellement le lancement de sa solution procurement, quelques mois après s’être offert Okko. Spendesk compte donc dans son portefeuille produits une solution procure-to-pay, Sa solution e-Spendesk Procurement intègre notamment des formulaires dynamiques de demande d’achat adaptés aux besoins de l’entreprise, un suivi de renouvellement des contrats, l’automatisation des comptes fournisseurs et offre une vue centralisée et détaillée desdits fournisseurs, permettant aux utilisateurs d’optimiser leur gestion en identifiant les partenaires inactifs. « L’acquisition d’Okko s’inscrit évidemment dans l’agenda de différenciation de l’entreprise. Il y avait pour nous un vrai intérêt à intégrer cette solution e-achat dans la suite Spendesk, rappelle Axel Demazy. Nos clients réclamaient ce type d’outil et nos premiers échanges avec des entreprises beta-testeurs nous confortent dans notre choix ».

L’intégration d’Okko étant effectuée, vient qu’un nouveau temps de la réflexion s’impose aux yeux de la direction générale de Spendesk. « Nous devons prendre le temps de nous connecter avec les collaborateurs pour saisir leurs envies, comprendre leurs ambitions, collecter leurs idées et in fine modeler collectivement l’avenir de l’entreprise. L’innovation commence par-là », soutient Axel Demazy. « C’est ainsi que nous pourrons construire de nouvelles solutions et de nouveaux services pour nos clients », poursuit-il.

Sa feuille de route, Axel Demazy va la construire avec calme et patience. Ses premiers pas dans l’entreprise seront de toutes les manières animés, tant l’atteinte de la rentabilité est un défi de taille pour Spendesk. Pour rappel, les déficits et pertes sont monnaie courante dans l’écosystème des start-up qui misent sur des investissements massifs pour séduire leurs prospects et croître durant leurs premières années d’existence. Mais Spendesk, malgré sa jeunesse, n’en est plus là.

La concurrence s’intensifie et le marché est très porteur. C’est aussi pour cela que nous devons accélérer sur l’innovation et la différenciation produit

Celle qui est devenue une licorne (NDLR : valorisation à plus d’un milliard de dollars) au début de l’année 2022 a fait ses preuves. Spendesk assure accompagner 5 000 entreprises (françaises, britanniques, allemandes et espagnoles notamment) dans la gestion de leurs dépenses et notamment quelques marques bien connues du grand public, telles que Soundcloud, Doctolib, Sézane, Printemps ou encore Deezer. De quoi en faire un véritable leader de la gestion des dépenses en Europe. « Nous voulons maintenir ce leadership. La concurrence s’intensifie et le marché est très porteur. C’est aussi pour cela que nous devons accélérer sur l’innovation et la différenciation produit », avance Axel Demazy. Pour le reste, à court terme, Spendesk ne prévoit pas de cibler d’autres entreprises que les grandes PME et ETI. Et ce pour une raison bien précise. « Peut-être qu’à l’avenir, nous reverrons notre position. Mais le potentiel de croissance avec les entreprises que l’on cible est tel que nous n’avons, dans l’immédiat, pas de raison de changer d’approche. Nous avons à cœur de poursuivre la quête de ce marché », assure le nouveau directeur général de Spendesk qui a traité depuis sa création plus de 20 milliards d’euros de transaction.