Solution et techno

Crown lève 2 millions d’euros pour réenchanter les enchères inversées

Par Guillaume Trecan | Le | S2p

Le fondateur de Crown, Mykyta Voytenko, vient de récolter deux millions d’euros de fonds d’amorçage auprès d’un groupe impressionnant de fonds et de parrains, Business Angels. Son pari : rendre les enchères inversées efficaces, éthiques et fun à la fois dans une offre « e-auction as a service ».

Mykyta Voytenko  - © D.R.
Mykyta Voytenko - © D.R.

Un échantillon impressionnant d’acteurs de la French Tech et de spécialistes des outils e-achat s’est rassemblé pour jouer les bonnes fées autour du berceau de la startup Crown, spécialiste des enchères inversées. Qu’il s’agisse des fonds Heartfelt, Kima Ventures, Backbone Ventures, Another.vc, Apok Invest, ZAS Ventures, Prequel VC et Bpifrance, ou des business angels, Marcell Vollmer (ex-COO de SAP Ariba), Christophe Villain (Global Head of Supply Chain & Procurement Technology de Nestlé) ou encore de Mario Götze, athlète professionnel.

Mykyta Voytenko, le fondateur de Crown a, lui aussi, accumulé une belle expérience en dépit de son jeune âge, notamment lors des six années passées chez Nestlé au sein d’une équipe Performance Acceleration, dédiée à des projets de transformation achats. Avant de se lancer dans la création de Crown, il a aussi exercé les fonctions de Head of Supply Transformation chez Norauto et retrouvé les classes du MAI (dont il est diplômé 2014) comme professeur.

Une offre combinant plateforme et services

Créée il y a neuf mois, Crown a lancé sa première enchère inversée il y a six mois et se positionne sur une double offre « e-auction as a service » : une plateforme et du service. Nées dans les années 90, les enchères inversées sont, en effet, intensément pratiquées dans certaines entreprises mais ne se sont pas pour autant démocratisées et restent parfois entourées de suspicion. Mykyta Voytenko a donc fait le choix d’adjoindre aux équipes achats de ses clients des conseillers qui vont les accompagner avant, pendant et après l’enchère.

Nous voulons être le tiers de confiance entre l’acheteur et le fournisseur

« Nous voulons être le tiers de confiance entre l’acheteur et le fournisseur », explique le fondateur de Crown, qui n’hésite pas, si besoin, à recadrer les acheteurs tentés de sortir de la règle du jeu. Il bannit en particulier deux mauvaises pratiques qui vident les enchères inversées de leur intérêt : ne pas s’engager à l’issue de l’enchère auprès du vainqueur et renégocier derrière et, pire, créer des faux fournisseurs pour tirer les prix vers le bas. « Nous essayons de réguler les enchères, de les rendre éthiques, en apportant de la valeur aux fournisseurs comme aux acheteurs, et prenant en compte la valeur totale des achats au-delà du prix », promet-il.

L’offre de service de Crown se découpe en deux volets : un volet program management pour aider l’entreprise à développer son recours aux enchères inversées et un volet aide à la stratégie. « Nous définissons les catégories cibles, nous construisons une feuille de route et nous accompagnons chaque acheteur dans la construction de ses enchères et dans l’enchère en live », explique le fondateur de Crown.

La pratique des négociations en ligne banalisée

Mykyta Voytenko est convaincu que l’époque est aujourd’hui beaucoup plus propice à l’essor des enchères inversées que lors de leur émergence, dans les années 90. Non seulement, la technologie et le très haut débit rendent l’expérience beaucoup plus fluide, mais les usages privés ont également évolué. « Aujourd’hui tout le monde fait des négociations en ligne, les acheteurs vont rarement rencontrer les gens en personne », constate le fondateur de Crown, qui souligne également les fortes attentes des jeunes acheteurs pour des outils d’achats modernes et efficaces.

Mon but c’est de créer une technologie pour aller chercher le KPI numéro un des Achats : les savings

S’il insiste sur la nécessité de rendre les enchères inversées plus éthiques, Mykyta Voytenko n’élude pas pour autant l’impact économique des enchères inverses, au contraire. « Mon but c’est de créer une technologie pour aller chercher le KPI numéro un des Achats : les savings », affirme-t-il, avançant des chiffres moyens de 6 % de savings supplémentaire, de 70 % de gain de temps. « Les bénéfices ne sont pas seulement pour l’acheteur, le fournisseur gagne du temps, il regagne le contrôle et il a en définitive beaucoup moins de stress », garantit Mykyta Voytenko.

Une tarification proportionnelle aux gains

En accord avec son approche pragmatique et orienté résultat, le coût de Crown est indexé sur les savings. Gratuites si les savings sont de moins de 2 %, puis payantes en fonction des gains générés par l’enchère, en plus d’un modeste coût forfaitaire lié à l’outil.

Actuellement, Crown emploie onze personnes, une moitié dans des fonctions tech et l’autre côté produits et services clients. L’énergie apportée par cette première levée de fonds sera d’ailleurs entièrement tournée vers la relation client : « Nous travaillons avec des clients qui ont envie de passer 50 % de leur spend en eAuction, et gagner des savings et temps tout en gardant une éthique exemplaire », précise le fondateur de Crown.