Les entreprises technologiques et le freelancing, sources d’un sourcing remodelé ?
Par Mehdi Arhab | Le | Consultant
Selon les résultats d’une étude de Comatch, qui porte sur les mutations prochaines du secteur du conseil à l’horizon 2030, l’essor des entreprises technologiques et de la pratique du freelancing devrait pousser les directions achats à changer leur approche en matière de sourcing. Ces alternatives ne pourront en effet plus être balayées d’un revers de la main tant elles gagnent en importance …
Le phénomène du freelancing séduit de plus en plus des professionnels en poste et de jeunes diplômés. Tous désirent mener leur vie active autrement et la chose se ressent. Cette tendance était déjà rapportée par Malt l’an dernier, indiquant dans une étude que le nombre de freelances inscrits sur sa plateforme avait bondi de 39 % en 2021 ; un taux qui grimpait encore plus fortement sur les catégories métiers management de projet, commerciaux et Business Developers.
Des changements profonds attendus pour les années 2030 au profit du freelancing …
Les raisons de ce choix de vie sont simples. Les actifs souhaitent profiter d’un équilibre vie professionnelle-vie personnelle de meilleure qualité, de davantage de souplesse et s’assurer une autonomie accrue. D’ailleurs, sur quelque 700 répondants (répartis dans 51 pays) à l’étude menée par Comatch, plateforme dédiée aux consultants IT rachetée justement l’an dernier par Malt, 66 % estiment que le travail en freelance gagnera en popularité d’ici huit à dix ans. Et pour la moitié des personnes interrogées, cela aura forcément une incidence d’ampleur sur le secteur.
Les nouvelles générations semblent en effet de moins en moins vouloir endurer la culture du conseil, coupable d’imposer à ses talents des plages horaires de travail franchement épuisantes. Les répondants pointent également un certain manque de considération par le top management des structures de ce type.
… Et des entreprises technologiques
Toutefois, le freelancing n’est pas la seule pratique à avoir le vent en poupe, puisque le salariat attire encore un minimum, notamment au sein des entreprises technologiques. Ils sont effectivement six répondants sur dix à penser que les jeunes diplômés d’école de commerce feront le choix de travailler pour des entreprises de la tech plutôt que pour des cabinets de conseil.
Autant de paramètres à prendre en considération pour les directions achats dans leur sourcing futur. Et pour cause, les freelances et salariés des entreprises technologiques constituent une pépinière de talents sans équivalent, en mesure d’apporter une forte valeur ajoutée dans bon nombre d’organisations professionnelles. Les plateformes d’intermédiation pourraient dès lors encore prendre du poids pour sourcer les talents à haut potentiel. Mais comme l’explique l’étude, les cabinets de conseil pourraient peu à peu revoir leur approche managériale afin de rester attrayants et continuer à les attirer dans leur escarcelle.