Solution et techno

LeHibou lève six millions d’euros et s’étend en Europe

Par Mehdi Arhab | Le | Marketplace

Afin d’étendre un peu plus ses ailes sur le marché du freelancing en France et en Europe occidentale, la plateforme LeHibou, qui met en relation des grands groupes et des freelances des métiers de la tech, a levé six millions d’euros. Pour nourrir ses ambitions, elle prévoit de mener de lourds investissements R&D et de recruter 30 nouveaux collaborateurs sur diverses fonctions. 

Christophe de Becdelievre, fondateur et CEO LeHibou - © D.R.
Christophe de Becdelievre, fondateur et CEO LeHibou - © D.R.

Annoncé le 19 mai dernier, ce financement est apporté par Ring Capital, un fonds d’investissement français spécialisé dans le soutien des entreprises technologiques et numériques. LeHibou, fort d’une croissance organique soutenue depuis sa création en 2016, recense pas moins de 60 000 freelances. Après avoir enregistré un chiffre d’affaires de 31 millions d’euros sur l’année écoulée, la plateforme caresse l’espoir d’atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2024 et les 150 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2025. 

Nous sommes attentifs quant à l’actualité des plateformes sur le marché

« Notre objectif est de réaliser entre 50 et 60 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année, sans toutefois se fixer des objectifs sur le volume de consultants inscrits. Nous voulons avant tout mieux les connaître et rendre plus visibles les freelances des métiers de la tech », révèle par ailleurs Christophe de Becdelievre, fondateur et CEO de la plateforme, qui détient toujours la majorité des parts du groupe.  Près de 90 % du chiffre d’affaires de la plateforme d’intermédiation est aujourd’hui concrétisé avec des grands groupes du SBF 120, dont la moitié sont des entreprises cotées au CAC 40. Pour LeHibou, il s’agit avant tout de consolider et préserver son portefeuille client à la faveur de ses account managers, tout en se déployant auprès d’ETI. Avant, peut-être, d’opérer à l’avenir des acquisitions. « Nous sommes attentifs quant à l’actualité des plateformes sur le marché », commente Christophe de Becdelievre. 

 

Des investissements à venir sur la R&D

Compte tenu des technologies à intégrer, cela n’est pas une mince affaire. D’autant plus que LeHibou concentre ses efforts sur la R&D pour développer sa propre plateforme. Depuis 18 mois, la jeune pousse mène en effet une refonte complète de cette dernière, avec l’objectif d’enrichir ses fonctionnalités. Un pari risqué, mais finement pensé, à destination des freelances et des directions achats clientes. « Nous partons d’une feuille blanche, étaye Christophe de Becdelievre. Nous avons développé une brique logicielle du nom de FMS, pour freelance management system ». 

Tout deviendra accessible en ligne, dans un souci de visibilité et pour qu’ils puissent s’appuyer sur une appréciation consolidée de ce qui se déroule au sein de la direction informatique de leur groupe 

Avec celle-ci, LeHibou permettra aux Achats de piloter l’activité des freelances au sein de leur groupe, au moyen de différents reportings et KPI sur le suivi et la qualité des prestations. « Tout deviendra accessible en ligne, dans un souci de visibilité et pour qu’ils puissent s’appuyer sur une appréciation consolidée de ce qui se déroule au sein de la direction informatique de leur groupe », indique Christophe de Becdelievre. 

La Suisse et la Belgique pour rayonner à l’international

Porté par cette nouvelle fonctionnalité et cette levée de fonds, LeHibou, qui compte aujourd’hui un peu plus de 50 collaborateurs, prévoit le recrutement de 30 personnes de plus ; un tiers sur des fonctions commerciales, un tiers sur les équipes matching, qui s’attachent à qualifier les compétences des consultants et un dernier tiers sur la partie produit en lien avec la R&D. Un nouveau directeur financier et un directeur marketing ont d’ores et déjà été embauchés et viendront renforcer les rangs de la plateforme française au début de l’été. 

L’entrée en jeu de Ring Capital implique la création d’un conseil de surveillance, qui « se réunira tous les deux mois », explique Christophe de Becdelievre. Cet acteur, en mesure de matérialiser les appétits de la plateforme, viendra aiguiller et accompagner LeHibou dans ses objectifs. L’entreprise s’étend à l’étranger pour la première fois de son histoire, en Suisse et en Belgique. « Nous sommes en train d’organiser l’ouverture des bureaux », confirme Christophe de Becdelievre. Si LeHibou s’est résolu à s’implanter dans ces deux contrées, c’est avant tout pour leur maturité en matière de Freelancing.

« Ce sont deux pays qui comptent beaucoup de freelances et qui se sont d’ailleurs appuyés sur ce modèle bien avant la France. Cela se ressent dans l’approche client notamment », développe Christophe de Becdelievre, qui entend rester prudent en matière de croissance internationale. « C’est une étape. Nous allons déjà tenter de réussir en Europe. Il faut avoir une approche parfaitement structurée par pays et rester prudent pour ne pas s’écrouler », conclut-il.