Comet lève quatre millions d’euros et lorgne sur l’international
Par Mehdi Arhab | Le | Marketplace
La plateforme Comet mettant en relation indépendants hautement qualifiés de la tech et grands groupes a levé quatre millions d’euros et ambitionne d’être à l’équilibre d’ici la fin de l’année. Pour cela, elle prévoit le recrutement de 20 nouveaux talents, principalement sur des fonctions commerciales. Avant, peut-être, de se déployer dans trois pays européens.
Les plateformes d’intermédiation n’en finissent plus d’élargir leur tour de table. Après Le Hibou, qui vient de lever six millions d’euros pour concrétiser ses ambitions de développement, c’est au tour de Comet de dégainer. Trois ans après avoir levé 11 millions d’euros, la startup a en effet levé quatre millions d’euros. Cette opération, achevée depuis peu auprès des fonds berlinois Bridge to Growth et Redstone VC, avec la participation de Daphni, FJ Labs et Otium, ses investisseurs historiques, est bâtie à hauteur de 1,5 million d’euros en equity et de 2,5 millions d’euros en dettes. Cette levée de fonds a pour but de limiter la dilution de la structure et d’asseoir sa rentabilité d’ici le quatrième trimestre 2022.
80 grands comptes et un modèle spécifique
Nos algorithmes se focalisent sur des profils de haut rang. Le volume de freelances ne signifie rien quand vous cherchez de la qualité et des compétences précises
Comet, qui profite d’une croissance de 100 % depuis trois ans désormais, devrait en ce sens jouir d’un EBITDA positif à la fin de l’année. Évaluant son chiffre d’affaires à près de 41 millions d’euros sur l’année 2021, la plateforme d’intermédiation vise un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros en 2022, le double en 2023. La startup revendique 10 000 freelances rompus et parfaitement opérationnels, tels que des data scientists, des chefs de projet ou encore des développeurs. Un modèle élitiste, qui la distingue des plateformes ouvertes traditionnelles. « Nos algorithmes se focalisent sur des profils de haut rang. Le volume de freelances ne signifie rien quand vous cherchez de la qualité et des compétences précises. Nous ne nous posons pas sur un objectif volume, mais plutôt sur un objectif qualité et valeur ajoutée apportée au client », commente Éric Didier, CEO de Comet.
Comet assure par ailleurs compter plus de 1000 clients, dont 80 grands comptes - Cac 40 et ETI, parmi lesquels BPI, le groupement des Mousquetaires, Renault, le Crédit Agricole ou encore GRTgaz. Près de 90 % de son chiffre d’affaires est enregistré auprès de ces 80 grands comptes. « Nous sommes référencés de rang un pour six d’entre eux, ce qui reste assez exceptionnel pour une plateforme d’intermédiation. Ce fut particulièrement long et dur, mais nous y sommes parvenus. Nous sommes une marketplace haute fréquence, avec des missions d’un an au minimum pour la quasi-totalité des freelances répertoriés », rappelle Éric Didier, arrivé chez Comet en 2019 et pour qui ce positionnement relevait d’une nécessité.
Des ambitions marquées
Depuis cette date, le chiffre d’affaires de Comet n’a cessé de croître, étant multiplié par quatre en trois ans seulement - dix millions d’euros en 2019 et 24,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020. À l’aune de cet essor, la récente levée de fonds semble quelque peu insignifiante. Pour autant, le groupe assure se conformer à la lettre à sa ligne directrice, tracée dans sa feuille de route opérationnelle. « Nous voulions rester raisonnable, sans handicaper notre croissance, pour démontrer qu’elle reste robuste. Nous sommes confiants quant au fait que nous serons à l’équilibre en fin d’année », explique Éric Didier. Les ambitions de Comet sont effectivement considérables : à l’horizon 2026, la plateforme table sur un chiffre d’affaires de 414 millions d’euros et caresse l’espoir d’intégrer le top 10 des entreprises proposant de la prestation intellectuelle.
Une fois que nous serons à l’équilibre, il sera beaucoup plus facile de chercher des fonds de croissance
Ce bond passera avant tout par de la croissance organique et, en prime (très vraisemblablement), par une ou plusieurs acquisitions à l’étranger. Si la plateforme n’est pour le moment pensée que pour la France, Comet prévoit de s’étendre en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, au regard de la maturité de ces géographies en matière de freelancing. Pour ce faire, la jeune pousse compte mener une nouvelle levée de fonds, sans doute comprise entre 30 et 50 millions d’euros. « Une fois que nous serons à l’équilibre, il sera beaucoup plus facile de chercher des fonds de croissance », estime Éric Didier. Avant cela, la plateforme fignole l’ouverture d’un bureau à Nantes, moins d’un an après s’être implantée à Lille et Lyon.
Recrutement massif et des améliorations R&D à venir
Du reste, Comet compte 54 collaborateurs. Selon un plan de recrutement établi, 20 nouveaux talents intègreront les rangs de Comet avant la fin de l’année ; 17 sur des postes de commerciaux et trois sur la partie technique. Un tiers des effectifs est consacré à la R&D, afin d’améliorer la proposition de valeur de la plateforme à destination des directions achats notamment. « Il existe une forte demande des Achats pour que nous leur proposions de nouveaux tableaux de bord, pour assurer le pilotage des prestations. Nous leur avons déjà proposé des modèles de gestion Know your Business et Know your Customer. Nous leur assurons aussi une partie de ce pilotage, grâce à notre data warehouse, à partir duquel nous pouvons réaliser bon nombre de reportings », développe Éric Didier.