Comment l’inflation redéfinit les politiques voyages d’affaires

La hausse du coût des voyages d’affaires avait atteint des sommets vertigineux en 2022, avec un prix par participants, par jour et par événement, en hausse de 58,1 % sur un an. Enflammés par la hausse du prix des carburants et le contexte de tension sur les chaines d’approvisionnement, le prix des billets d’avion a augmenté en 2022 de 72,2 %, tandis que les tarifs hôteliers grimpaient de 29,8 % et le coût de la location de véhicules augmentait de 9,8 %.

Les prévisions établies par le spécialiste des voyages d’affaires CWT et la Global Business Travel Association (GBTA) avec l’aide de l’Institut Avrio, promettent une fin de 2023 et une année 2024 toujours haussière mais bien plus raisonnable. Dans le rapport « 2024 Global Business Travel Forecast », que CWT et GBTA viennent de publier, l’inflation se situerait en 2023, selon les lignes de services, entre 2 % et 6 % ; en 2024, entre 1 % et 3 %.

Des taux d’occupation qui demeurent élevés

Dans l’analyse qui accompagne ces prévisions, les auteurs du rapport insistent auprès des acheteurs de voyages d’affaires sur la nécessité de comprendre les ressorts d’un marché où les fournisseurs gardent la main sur les prix. Certes leurs propres marges sont sous pression, mais ils ne comptent pas céder aux négociations de leurs clients, d’autant que leurs taux d’occupation restent élevés. Une étude du cabinet Accenture conduite dans 16 pays citée par le rapport GBTA-CWT indique que 71 % des voyageurs d’affaires entendent maintenir ou accroître la quantité de leurs déplacements.

La manière de voyager est, en revanche, en train de changer durablement sous l’effet de cette hausse des coûts, mais aussi d’une pression de l’opinion quant à l’impact environnemental des déplacements. Le rapport GBTA-CWT souligne ainsi le souhait d’accroître la rentabilité de leurs voyages, notamment en se rendant dans un plus grand nombre de destinations sur un seul voyage. Les déplacements multidestination ont ainsi augmenté de 10 % depuis la période pré-covid.

Anticipation et analyse

Parmi les leviers de négociation que le rapport suggère d’actionner, la planification des agendas de déplacements sur du long terme grâce à un travail sur leurs dates de voyages avec les collaborateurs. Ce faisant, les donneurs d’ordres ont d’ailleurs plus de chance de pouvoir bénéficier des avantages de fidélité proposés par les fournisseurs. Une massification fondée sur une analyse plus fine des dépenses fait également partie de l’arsenal des acheteurs. Ils sont d’autant plus chaudement invités à accroître leurs capacités d’analyse que les politiques tarifaires des fournisseurs sont devenues particulièrement complexes.