Les décideurs d’entreprise en ordre de marche pour penser la mobilité de demain
Par Mehdi Arhab | Le | Mobilités
Une étude, faite par Viavoice pour le compte d’Arval Mobility Observatory, indique que plus de 60 % des salariés et près de 70 % des gestionnaires de flottes souhaitent que les entreprises s’impliquent davantage dans les modes de déplacement de leurs collaborateurs. Une attente forte, à laquelle les gestionnaires de flottes désirent répondre.
Diversifier les modes de mobilités des collaborateurs : telle est la mission que se fixent bon nombre de gestionnaires de flotte, assure une étude de l’Arval Mobility Observatory, menée par Viavoice auprès de 1 000 salariés d’entreprises privées et un peu plus de 600 donneurs d’ordres gestionnaires de flottes, RSE et RH. Ces derniers pensent d’ailleurs, pour une très large majorité - 81 % des gestionnaires de flottes et 83 % des DRH et directeurs RSE interrogés - que le top management doit prendre conscience de sa position, en poussant ses collaborateurs à user de moyens de transport vertueux et plus respectueux de l’environnement. Cela alors que de nombreux salariés utilisent encore leur voiture personnelle pour se rendre sur leur lieu de travail.
Ainsi, pour les gestionnaires de flottes, l’avenir des mobilités s’inscrit non seulement dans le véhicule électrique, mais aussi et surtout dans les transports en commun (46 % des répondants de la catégorie). Pour 15 % des responsables répondants, les cartes mobilités et autres applications mobiles joueront également un rôle dans les modes de transport futurs. Sur la totalité des salariés interrogés, seuls 25 % avouent prendre régulièrement les transports en commun. Les cadres et salariés franciliens révèlent pour une très grande majorité leur attachement aux transports en commun, présents en nombre dans la région, tandis que près de 70 % des salariés ruraux rappellent que leur véhicule personnel ne peut être que leur seul mode de transport régulier.
Le covoiturage, une solution d’avenir
Or, les nouvelles réglementations européennes et les dispositions prises par l’ensemble des pouvoirs publics marquent très clairement un tournant : celui de la fin programmée de la production de véhicules thermiques à l’horizon 2035. Dès lors, la détention d’un véhicule électrique pourrait constituer aux yeux de 46 % des DRH et directeurs RSE interrogés une véritable solution d’avenir, tout comme le covoiturage pour 50 % d’entre eux et quelque 44 % des gestionnaires de flotte.
Dans le même sens, les solutions de covoiturage semblent séduire grandement les salariés. En effet, cette forme de mobilité convainc pas moins de 77 % des salariés répondant à l’enquête. La voiture partagée (72 %) et la carte mobilité ainsi que les applications mobiles (65 %) chatouillent également la curiosité des collaborateurs. Une palette qui trouve son public principalement pour des raisons dites « économiques » (67 % dans le cas du covoiturage ; 55 % pour la carte mobilité et 51 % pour la voiture partagée). Une autre motivation est également pointée à un niveau moindre par l’enquête, celle de l’empreinte sur l’environnement.
Les donneurs d’ordres en première ligne … mais encore trop timides
En ce sens, les donneurs d’ordres commencent peu à peu à se mettre en ordre de marche. Trois décideurs d’entreprise privée sur dix affirment avoir mis en place de nouvelles démarches pour les déplacements de leurs collaborateurs en faveur de la transition écologique. Les salariés, eux, n’ont pas encore la même perception du sujet, puisqu’elle n’est partagée que par à peine 11 % d’entre eux. Parmi les solutions déployées, le covoiturage arrive largement en tête (48 %) suivi par l’autopartage (26 %) et les aides pour les déplacements à vélos (24 %).