Les Achats confirment leurs gains d’influence post crise
Par Guillaume Trecan | Le | Direction ha
Plus de visibilité pour la direction achats et peut-être plus de moyens, c’est ce que pronostique un sondage sur les priorités des directeurs achats, réalisé en août dernier par l’éditeur irlandais Keelvar, qui propose des modules de gestion automatisé du sourcing.
Au sortir du premier confinement du printemps 2021, certains patrons d’achats sentaient bien qu’un tournant pouvait intervenir dans la considération de l’entreprise à l’égard de leur fonction. L’intérêt de ce sondage réalisé par l’éditeur Keelvar est bien de confirmer ces intuitions un an après. S’y expriment 122 directeurs achats du monde entier, interrogés en août 2021. Les trois quarts d’entre eux œuvrent dans des entreprises réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires, plus de la moitié se situent en Europe, près de 30 % en Amérique du Nord et un peu plus de 7 % sur la zone Asie-Pacifique.
Interrogés sur les priorités au sommet de leurs préoccupations, ils mettent évidemment au premier rang l’atteinte de leurs objectifs en termes de coûts et de fiabilité (58 %). La conjoncture occupe également l’essentiel de leurs préoccupations, en particulier les problèmes de rupture d’approvisionnement. Ils s’inquiètent ainsi à parts égales de variabiliser les approvisionnements et de gérer les contraintes capacitaires (56 %) et de réagir aux ruptures (56 %).
Impacter le business et le faire savoir
Plus d’un tiers de ces décideurs achats gardent à l’esprit l’idée de faire franchir un cap dans l’apport de valeur des Achats à leur entreprise et considèrent que le plus important est de mesurer et de démontrer l’impact positif des Achats sur le business (37 %).
Une fois n’est pas coutume, les nouvelles attentes placées dans la fonction achats doivent être satisfaites sans moyens supplémentaires… du moins pour l’instant. Pour 31 % des patrons d’achats, gagner en productivité avec des moyens et des ressources limités demeurent en haut de leurs préoccupations.
Mais une proportion non négligeable de 17 % des directeurs achats interrogés fait mention d’une hausse significative (au moins + 10 %) de leurs effectifs ces douze derniers mois. S’ajoutent 18 % qui évoquent une hausse plus modérée (environ 5 %). Lorsqu’on les invite à se projeter à cinq ans, ils sont 19 % à envisager une hausse significative et 32 % de plus à pronostiquer une légère hausse de leurs équipes.
Des effectifs à la hausse et des moyens à trouver pour le SI achats
Bien sûr, sur ce point, les situations seront contrastées : 9 % des personnes interrogées font état d’une forte baisse de leurs effectifs durant les douze derniers mois et 4 % s’attendent à ce que cela se produise dans les cinq ans à venir. Seulement, même parmi la vaste catégorie des directions achats qui évoquent une stabilité de leurs effectifs, la tendance est très nette. Ils sont 43 % à avoir été dans ce cas de figure entre mi 2020 et mi 2021 et ils ne seront que 23 % dans ce cas dans les cinq prochaines années.
Durant ces douze derniers mois, la tâche sur laquelle les organisations achats ont concentré leur force a bien sûr été de répondre aux risques de ruptures d’approvisionnement. Mais, signe que la crise a rapproché la fonction achats des décideurs de l’entreprise, pour 49 % des personnes interrogées l’essentiel a consisté à répondre à des demandes croissantes du top management de l’entreprise en termes de sourcing. La troisième activité la plus importante pour 41 % des organisations achats étant le fait de moderniser les technologies de sourcing. Là encore, il va falloir débloquer des budgets supplémentaires.