Engie Suppliers Day : un plaidoyer pour la transparence et la confiance réciproque

La dernière convention fournisseurs d’Engie datait de décembre 2022. C’était la première de l’ère Catherine Mc Greggor et la première également de la directrice achats groupe, Aurélia Tremblaye. Au lendemain de son sacre comme directrice achats de l’année en clôture des Trophées des Achats, Aurélia Tremblaye a réuni 250 de ses principaux fournisseurs, le 18 juin. L’objectif pour la directrice des achats et l’ensemble des dirigeants du groupe : promouvoir la « marque acheteur » d’Engie, comme une DRH pourrait promouvoir la marque employeur.

A l’appui de cette ambition, la directrice achats groupe d’Engie et le directeur général adjoint Finances, RSE et Achats d’Engie, Pierre-François Riolacci, qui ont ouvert l’événement, ont pu mettre en avant quelques éléments solides. Le premier étant celui de la croissance, en particulier du montant des achats, qui a crû de 12 % ces douze derniers mois pour atteindre 18 milliards d’euros. Le doublement du bénéfice net et le désendettement massif du groupe complètent cette bonne nouvelle pour les fournisseurs.

Aller plus loin dans la standardisation avec l’aide des fournisseurs

Si l’accroissement du montant des achats du groupe recèle des opportunités à saisir pour ses fournisseurs clés, c’est parce qu’il s’accompagne d’une politique de globalisation qui a vu les 25 business units que comptait le groupe avant 2022 devenir quatre Global Business Units. Pour les Achats, cette réorganisation a permis de dégager d’importants leviers de standardisation qui sont autant de possibilités de concentrer ses achats sur ses fournisseurs préférentiels. Cela dit, réduire la complexité dans un groupe de taille mondial tel qu’Engie ne se fait pas en un jour et, pour aller plus loin, la directrice des achats n’hésite pas à faire appel aux fournisseurs eux-mêmes. « Vous devez nous aider à améliorer nos capacités de standardisation », explique Aurélia Tremblaye. « C’est dans votre intérêt », abonde Pierre-François Riolacci.

Nous avons construit une fonction globale et intégrée. Une organisation agile, claire et efficace

De son côté, le groupe est en train de franchir une étape clé dans la simplification de ses process et de sa relation aux fournisseurs, avec le déploiement en cours du programme GET (Global Enterprise Transformation) qui vise à ce que l’intégralité des données de dépenses et de la finance passent sous le même ERP. « Nous avons construit une fonction globale et intégrée. Une organisation agile, claire et efficace. Pour être un seul Engie en face de vous, pour accélérer notre time to market et être plus business oriented », explique la directrice des achats groupe d’Engie.

Une lettre d’engagement à signer par 1 000 fournisseurs

En échange de ces nouvelles opportunités offertes par le groupe, la direction des achats a proposé à ses fournisseurs un nouveau pacte de confiance matérialisé par une lettre d’intention à signer par les fournisseurs clés. Lors de la convention du 18 juin, 95 fournisseurs l’avaient déjà signée. La cible est fixée à 1 000 fournisseurs. Aurélia Tremblaye et Pierre-François Riolacci ont rappelé les attentes prioritaires du groupe - compétitivité et innovation, conformité, résilience de la supply chain et décarbonation , insistant sur la nécessité d’instaurer un climat de confiance et des pratiques de transparence face aux problèmes. « Un partenariat stratégique nécessite de la transparence, le bon niveau de discussion », rappelle Pierre-François Riolacci.

Sur plusieurs de ces points, la direction des achats a déjà effectué d’énormes progrès. C’est le cas en particulier en matière de conformité. Entre 2022 et 2023, la direction des achats d’Engie est parvenu à passer de 20 % de fournisseurs couverts par un processus de due diligence à 90 % en 2023 et 100 % des fournisseurs clés.

Vous devez vous aussi connaître vos fournisseurs de rang 1 mais également de rang 2

En matière de sécurisation des approvisionnements aussi, beaucoup a été fait. Pour Aurélia Tremblaye, les fournisseurs clés du groupe, doivent maintenant l’aider à améliorer sa connaissance de la profondeur de sa supply chain. « Nous sommes un intégrateur. J’ai donc besoin de vos produits et services pour permettre au GBU de mener à bien leurs projets. Vous devez vous aussi connaître vos fournisseurs de rang 1 mais également de rang 2 », explique la directrice achats groupe. Pour sécuriser sa supply chain, la direction achats d’Engie entend également déployer des approches régionalisées, plus adaptées aux évolutions réglementaires propres à certaines régions, comme par exemple la CSRD en Europe ou encore l’IRA (Inflation Reduction Act) aux Etats-Unis. L’idée du groupe étant également, « lorsque cela a du sens, de développer des chaines de valeur locales ».

Si nous avons un partenariat stratégique nous serons capables d’affronter les changements ensemble

Sur le sujet de la sécurisation des approvisionnements, plus que sur tout autre, l’instauration d’un climat de confiance et une relation transparente avec les fournisseurs apparait comme essentiel aux yeux des dirigeants d’Engie. « Nous évoluons dans un environnement très incertain et cela ne va pas s’arranger. Où que l’on regarde, en interne, en externe, économiquement, politiquement, rien n’est stable. Nous savons que nos plans vont devoir changer, vous savez que vos plans vont devoir changer. Si nous avons un partenariat stratégique nous serons capables d’affronter les changements ensemble. Et si nous affrontons les changements ensemble, il n’y a aucune raison que les meilleurs fournisseurs et le meilleur acteur de la transition énergétique ne puissent pas surmonter quelque changement que ce soit », explique ainsi Pierre-François Riolacci en conclusion de sa prise de parole.