Solution et techno

Payflows lève 25 millions d’euros et rêve de séduire l’économie « traditionnelle » avec son PtoP

Par Mehdi Arhab | Le | S2p

Payflows, éditeur d’une plateforme SaaS tout en un pour les équipes financières et achats, a bouclé un tour de table de 25 millions d’euros. La jeune pousse tricolore, qui touche des entreprises de la FrenchTech, se rêve en acteur de l’économie « traditionnelle », et ne cache pas son envie de s’exporter outre-Manche et outre-Atlantique.

Joseph Assouline (CTO) et Pauline Glikman (CEO), fondateurs de Payflows - © Samuel Sotto
Joseph Assouline (CTO) et Pauline Glikman (CEO), fondateurs de Payflows - © Samuel Sotto

Un peu moins de deux ans après sa naissance, Payflows, plateforme dédiée aux directions financières, a bouclé une levée de fonds en série A de 25 militions d’euros. Une opération menée par le fonds de capital-risque britannique Balderton Capital, aux côtés de ses investisseurs historiques dont Headline, Ribbit Capital et 20VC. Créée par Joseph Assouline (CTO) et Pauline Glikman (CEO), cette fintech française ne cesse d’étonner. Le premier était le patron du machine learning de Luko, la deuxième en était la directrice des opérations. Tous deux, après avoir longtemps opéré dans le BtoC, se rêvaient en acteur de premier plan du BtoB. Et aujourd’hui, ces derniers, qui demeurent majoritaires après ce tour de table, peuvent légitimement nourrir de grandes ambitions. Ils ne le cachent pas d’ailleurs : ils espèrent bien, avec cette levée de fond, toucher du doigt leurs rêves de grandeur et, enfin, exporter leur solution vers des marchés étrangers porteurs : les États-Unis et le Royaume-Uni notamment. 

En imaginant notre plateforme, nous avons voulu permettre aux directions financières et achats d’accéder en temps réel à toutes les informations financières dont elles ont besoin

Payflows fonde sa proposition de valeur sur un outil tout-en-un qui permet à la fonction Finance (et aux Achats) d’en connaître bien plus facilement sur les données financières de l’entreprise. « En imaginant notre plateforme, nous avons voulu permettre aux directions financières et achats d’accéder en temps réel à toutes les informations financières dont elles ont besoin », explique Pauline Glikman. La plateforme de Payflows regroupe plusieurs modules lesquels couvrent la gestion de trésorerie, la gestion des achats avec la possibilité de créer des bons de commande et de traiter automatiquement des factures, ainsi que le recouvrement. Tous peuvent, si les entreprises le souhaitent, être utilisés seul.

L’outil a été construit d’une telle manière que les équipes internes peuvent, quand bon leur semble, modifier les paramètres de l’outil, aussi bien les formulaires de demandes que les workflows de validation

La force de cette boîte à outils réside avant tout dans sa flexibilité et sa construction. En effet, en plus de centraliser les données financières et de les adapter à l’entreprise, la plateforme de Payflows se caractérise par son intégration native avec bon nombre d’ERP - SAP, NetSuite ou encore Sage - et, surtout, son accessibilité. « Les entreprises et leur département achats sont trop souvent dépendants de leurs intégrateurs ainsi que de leurs éditeurs ; et ce, parfois, pour des choses assez superficielles. Nous avons donc fait en sorte que cette solution soit hyper accessible, soutient Pauline Glikman. L’outil a été construit d’une telle manière que les équipes internes peuvent, quand bon leur semble, modifier les paramètres de l’outil, aussi bien les formulaires de demandes que les workflows de validation ». Les équipes de Payflows ont ainsi grandement travaillé sur l’adoption par les utilisateurs, afin d’éviter toute résistance au changement. Pour Pauline Glikman et Joseph Assouline, il était en effet véritablement impératif de remédier à tous les problèmes d’adoption que peuvent rencontrer les entreprises avec leurs équipes en interne. La plateforme se veut ergonomique et facile d’utilisation. 

Après la FrenchTech, l’économie « traditionnelle » 

Nous avons une empathie infinie pour les utilisateurs de solutions digitales. C’est pourquoi nous souhaitons vraiment adresser l’économie traditionnelle, les ETI plus particulièrement. Ce sont elles qui rencontrent des difficultés

Payflows est parvenu ainsi à séduire un grand nombre d’entreprises de la FrenchTech, parmi lesquelles Swile, Ornikar, Spendesk, WeMaintain ou encore Alixio. Certaines d’entre elles sont, à l’instar de Payflows, de jeunes pousses en quête de grandeur. Le marché des entreprises de 300 salariés constitue pour Payflows une cible de choix. Mais ses deux dirigeants espèrent désormais conquérir et séduire des entreprises de l’économie dite « traditionnelle ». « Nous avons une empathie infinie pour les utilisateurs de solutions digitales. C’est pourquoi nous souhaitons vraiment adresser l’économie traditionnelle, les ETI plus particulièrement. Ce sont elles qui rencontrent des difficultés et c’est pour cela que nous voulons que leurs équipes finance et achats bénéficient d’une expérience agréable, presque similaire à celles qu’elles peuvent connaître comme consommateur », expose Pauline Glikman, qui revendique déjà des « avancées notables dans le milieu ». « Nous voulons maintenant aller encore plus loin », clame-t-elle.

Nous voulons que notre solution soit perçue comme un outil best of breed sur chacune de nos verticales et notamment sur le PtoP

Pour dépoussiérer la gestion financière en entreprise, les équipes de Payflows, qui regroupent un peu plus d’une vingtaine de personnes, ont redoublé et continuent, bien évidemment, de redoubler d’efforts. Pour les fondateurs de la jeune entreprise, le plus important est que la plateforme puisse s’intégrer à davantage d’ERP. Et c’est d’ailleurs pourquoi ils concentreront dans les prochains mois leur efforts sur la R&D pour peaufiner la plateforme. « Nous voulons que notre solution soit perçue comme un outil best of breed sur chacune de nos verticales et notamment sur le PtoP », commente Pauline Glikman, avant de poursuivre « Nous voulons créer davantage de valeurs sur chacune des interactions entre nos différentes briques et transformer la façon dont nos clients travaillent. La vision de Payflows sur le PtoP, ou plutôt “intake-to-pay”, est d’ailleurs guidée par une seule chose : permettre aux Achats de jouer leur rôle de la meilleure façon qui soit. « Nous agissons dans ce sens », fait savoir la CEO.

La start-up a par ailleurs jeté les bases d’un plan de recrutement qui implique l’engagement de 15 nouveaux salariés. Et près des deux tiers des recrutements seront consacrés aux fonctions R&D. « Près de 80 % des effectifs se consacrent déjà au développement technologique. Et nous devons, aussi et impérativement, renforcer nos autres corps de métier. Nous avons donc décidé de muscler nos équipes commerciales et marketing pour réussir les défis que nous nous sommes imposés. Notre projet est extrêmement ambitieux et sans cela, nous ne pourrons le réussir », indique Pauline Glikman. L’aventure, elle, ne fait que commencer. « Il nous reste désormais plus qu’à augmenter significativement notre base clients, tout en maintenant un niveau de satisfaction toujours aussi élevé », conclut Pauline Glikman.