Greenly lève 49 millions d’euros pour passer à une nouvelle échelle
Par Guillaume Trecan | Le | Décisionnel
Le spécialiste du bilan carbone Greenly vient de réaliser sa deuxième levée de fonds en deux ans et récolter cette fois 49 millions d’euros qui seront mis au service de son expansion à l’internationale et du développement technologique de sa solution. Explication pour le co-fondateur de Greenly, Alexis Normand.
Greenly, éditeur Saas d’une solution de mesure des émissions carbone et de pilotage des plans d’action, vient de lever 49 millions d’euros, deux ans après avoir levé 21 millions d’euros auprès des fonds XAnge et Energy Impact Partners. Le nouveau tour de table a été réalisé avec le fonds américain Fidelity International Strategic Ventures et d’autres nouveaux investisseurs comme Benhamou Global Ventures (BGV), Move Capital, HP Enterprise (HPE Growth), HSBC, et le cofondateur et président de HubSpot, Brian Halligan.
Des fonds au réseau intéressant
Il s’agit d’alliés de poids pour booster le développement de cette startup de la green économie fondée en 2019 par Alexis Normand, Matthieu Vegreuville et Arnaud Delubac. La nomination de Laetitia Carle en septembre 2023 au poste de directrice des opérations et DG pour la France était un premier signe avant-coureur de cette envie d’accélération. Fidelity International Strategic Ventures est la branche corporate ventures de Fidelity International, un géant de la gestion d’actifs originaire des Etats-Unis qui gère 776 milliards de dollars d’actifs. « Nous espérons travailler avec eux pour toucher davantage d’entreprises de leur réseau », confie Alexis Normand. HPE Growth, qui compte dans son portefeuille plusieurs entreprises technologiques telles que Wetransfer ou encore Soundcloud, peut également ouvrir un réseau de clientèle intéressant à Greenly. « Nous pensons travailler aussi avec eux pour apporter notre expertise à leurs clients et leur permettre de mieux calculer les émissions liées à leur usage du numérique », espère Alexis Normand.
Nous allons investir pour moitié dans le produit et pour une autre moitié dans l’expansion commerciale, en France, en Angleterre, aux États-Unis mais aussi dans le reste de l’Europe
En 2023, Greenly a réalisé une dizaine de millions de revenus récurrents par an contre quatre millions d’euros un an plus tôt. Si un quart de ces revenus provient déjà des Etats-Unis, Greenly affiche clairement son ambition de passer à la vitesse supérieure sur le développement international. « Nous allons investir pour moitié dans le produit et pour une autre moitié dans l’expansion commerciale, en France, en Angleterre, aux États-Unis mais aussi dans le reste de l’Europe », annonce le cofondateur de Greenly Alexis Normand, qui précise : « nous allons probablement renforcer les équipes de marketing à destination des Etats-Unis et du Royaume Uni. »
Le cap des 250 salariés
Pour l’heure, Greenly emploie 170 collaborateurs entre la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis. « Nous étions prêts à devenir rentables sans cet apport. Mais il va nous permettre de faire croître plus vite nos opérations. Nous allons passer de 170 à 250 salariés », explique Alexis Normand. A ses yeux, la capacité à attirer les bons talents dans l’entreprise est d’ailleurs une des principales clés de l’atteinte de ses objectifs. « Notre rythme de croissance est lié à notre capacité à faire franchir une nouvelle échelle à l’organisation c’est-à-dire l’expertise de nos commerciaux, de nos experts climat, de nos développeurs », convient-il.
Greenly va aussi mettre des ressources supplémentaires dans son produit. Le cœur de métier de Greenly consiste à s’adresser aux PME et ETI qui disposent de peu de moyens de répondre aux enjeux de la décarbonation. Ce qui l’amène également à se tourner vers les grands groupes pour les aider à engager leurs fournisseurs. C’est notamment en abordant la question des bilans carbone du point de vue des directions achats de donneurs d’ordres que Greenly est passé d’outils de bilan carbone d’entreprise à un module d’analyse du cycle de vie (ACV) doté d’une calculatrice de gaz à effet de serre en accès libre. Pour aller plus loin, la startup propose en mode payant des templates d’environ 200 produits à partir desquels il est possible de réaliser simplement l’analyse de cycle de vie. « Grâce à cette calculatrice ACV, nous permettons à la direction achats d’un grand compte de ne pas seulement demander à ses fournisseurs le bilan carbone des produits qu’ils fournissent mais de leur donner le moyen de le faire », explique Alexis Normand.