Altares lance son baromètre RSE
Par Mehdi Arhab | Le | Éthique et conformité
Après ses études bien connues sur les délais de paiement et ses rapports trimestriels sur les défaillances d’entreprises en France, Altares a lancé son baromètre RSE. La première édition a été livrée en ce mois de juillet.
Connu pour ses rapports sur les délais de paiement et les défaillances d’entreprises, Altares a lancé en ce mois de juillet 2023 son baromètre RSE. Le groupe a fait le choix de ne retenir que les entreprises de plus de 20 salariés, en raison de leur poids économique plus large en termes d’emploi, de consommation, d’investissement et de développement local. Elles sont par ailleurs plus souvent soumises à des dispositions réglementaires plus strictes en matière de transparence. Les plus grandes, elles, doivent même publier des rapports de performance RSE et s’aligner à des obligations légales extrêmement serrées. Au sein de cette étude, Altares a analysé un peu plus de 60 000 structures de 20 à 49 salariés ; un peu plus de 26 000 entreprises de 50 à 249 salariés ; un peu plus de 5 500 ETI et, enfin, quelque 217 grands groupes de plus de 5 000 salariés.
Pour effectuer ce baromètre et évaluer la maturité environnementale, sociale et de gouvernance des entreprises, Altares s’est appuyé sur divers critères comme l’empreinte carbone, la diversité, l’inclusion, l’approvisionnement ou encore les initiatives en matière de responsabilité sociale.
La France dans le haut du panier
Premier enseignement du baromètre : la France compte un score ESG légèrement supérieur à celui constaté dans le monde, profitant notamment des efforts réalisés sur la partie sociale. Un résultat qui s’explique, selon Altares, par une « culture du compromis et des avancées sociales qui font que les entreprises françaises sont très actives sur ce pan de l’ESG ». Sans surprise, les entreprises des pays européens se distinguent davantage en matière de RSE ; sans doute du fait des dispositions législatives et réglementaires que les États du Vieux continent ont promulguées. Celles-ci obligent en effet les entreprises à se conformer à des normes sociales et environnementales précises.
Ainsi, elles doivent affiner leur comportement et adopter des pratiques dites plus responsables. Ces pratiques, bien que provoquées par des obligations légales quelquefois, cachent des opportunités business certaines. Les entreprises qui s’engagent dans une démarche vertueuse, en matière environnementale et/ou sociale sont celles qui font le plus souvent preuve d’innovation. Une manière de profiter d’un nouveau souffle bienvenu. Les avantages économiques (et business donc) peuvent être nombreux pour les entreprises, qui peuvent ainsi profiter de nouveaux marchés et, derrière - aussi, fidéliser plus facilement leurs talents.
Le BTP fournit des efforts ; les grands groupes ont encore de la marge
En France, le secteur du BTP, fortement exposé par ses activités, agit en conséquence pour améliorer ses « externalités négatives ». La Finance, elle aussi, s’active en coulisses pour « verdir » ses opérations. Sur une notation comprise entre 1 et 5, 1 correspondant à un excellent score ESG, 5 au plus mauvais, le BTP peut se targuer d’une note moyenne de 2,13. La Finance n’est pas bien loin avec un score de 2,23, le secteur de la santé arrive juste derrière avec une note moyenne de 2,35. La note de l’Industrie est en revanche un peu moins élevée, s’établissant à 2,74. Le Transport et le secteur de l’extraction minière ferment la marche et peuvent s’inquiéter de leurs notes moyennes respectives de 3,70 et 3,80. Ces scores, qui reflètent finalement un certain niveau de maturité, pointent entre les lignes les niveaux d’actions et d’engagement des différentes grandes activités sectorielles de l’économie en matière de RSE. Les activités dépendantes des énergies fossiles, comme le Transport et l’extraction minière peinent à se mettre en ordre de marche.
Toutefois, tous les secteurs d’activité doivent encore œuvrer pour améliorer leur sous-score environnement. En effet, aucun des secteurs étudiés ne dispose d’une note inférieure à 3. Le BTP, la Finance et les Services sont les mieux placés pour y parvenir, le Transport et le Traitement de minerais sont là encore bien loin des attentes, avec des sous-scores moyens respectifs de 3,62 et 4,22. En revanche, point notable, les scores ESG par taille ne varient que très peu. Et les grandes entreprises, malgré leurs moyens et ressources, ne sont pas forcément les plus vertueuses, notamment en matière environnementale avec un piètre score moyen de 3,87. Les PME, elles, font bonne figure, avec un score moyen de 2,56 et de meilleurs sous-scores Environnement moyens que les ETI et grandes entreprises.