Comet lève 10 millions d’euros et confie son avenir à Laurent Potel
Avec Laurent Potel aux manettes, son nouveau directeur général, Comet caresse l’espoir de devenir la plateforme d’intermédiation de référence, un titre qu’elle se dispute avec d’autres pour le moment. La jeune pousse française, membre du French Tech Next 40/120, vient récemment de lever 10 millions d’euros et vise pas moins de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires à court terme. Rentable depuis deux ans, elle a affiché un peu moins de 80 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et 2024. Pour relancer la machine, Comet entend peaufiner son outil technologique et renforcer très largement sa force de vente.

Jamais deux sans trois. Après avoir levé 11 millions d’euros en 2018 et 4 millions d’euros en 2022, dont 2,5 millions de « venture debt », Comet remet le couvert en bouclant un troisième tour de table, de 10 millions d’euros cette fois. Cette opération a été menée auprès de plusieurs de ses investisseurs historiques, parmi lesquels Daphni ou encore FJ Labs, ainsi que Otium Capital, Founders Future, Tomcat et Kima Ventures, le fonds de Xavier Niel qui finance de nombreuses pépites de la French Tech. À cette somme sont adossés 4 à 6 millions d’euros de dette, ce qui en fait en définitive la levée de fonds la plus importante de l’histoire de la jeune pousse.
Sorti de terre en 2016, Comet est devenu acteur qui compte dans le marché du freelancing. Si la plateforme d’intermédiation n’a pas souhaité préciser quel était son EBITDA, elle assure tout de même avoir atteint la rentabilité depuis deux ans désormais. Comet revendique surtout près de 80 millions d’euros de chiffre d’affaires ; un chiffre important dans le milieu, mais relativement stable par rapport à celui enregistré par la startup en 2023 in fine. Une petite déception sans doute pour la pépite française qui nourrissait de grandes ambitions après sa levée de fonds en 2022 et qui espère désormais enclencher un nouveau cycle avec cette levée de fonds. Pour cela, Comet s’en remet à Laurent Potel. Cofondateur et ancien CEO de Reezocar, cédé à Société Générale en 2020, il a été nommé au mois de février 2025 à la tête de la plateforme d’intermédiation qu’il connaît dans les moindres détails. Et pour cause, il est l’un des tout premiers business angels de Comet et est membre de son conseil d’administration. Il succède à Éric Didier devenu, à l’été 2024, COO de la jeune plateforme concurrente legratin.
« 200 millions d’euros de chiffre d’affaires à court terme »
Comet compte parmi les locomotives du marché du freelancing
« Comet compte parmi les locomotives du marché du freelancing », rappelle Laurent Potel. Son ambition ? Faire passer un cap significatif à la société qui ne vise pas moins de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires à court terme, sans indiquer toutefois d’horizon précis. Un défi de taille, mais largement à la portée de Comet selon son nouveau directeur général. Mais pour toucher du doigt cet objectif, quelques petits ajustements devront être implémentés. Et Laurent Potel compte bien mettre à profit les fonds récemment levés. Il entend notamment doper la force commerciale de la société, renforcer son département opérations (contractualisation et administration des ventes) ainsi que les équipes développement. Comet, qui emploie déjà une cinquantaine de personnes, devrait ainsi en recruter 20 à 30 de plus en 2025. « Ces 10 millions d’euros sont destinés à être investis et doivent nous aider à intensifier notre croissance sur un marché extrêmement porteur », expose Laurent Potel.
Pour rappel, entre 2019 et 2022, le chiffre d’affaires de Comet n’avait cessé de croître et avait été multiplié par quatre - 10 millions d’euros en 2019, 24,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020 et 40 millions d’euros en 2022. Un succès rapide et franchement impressionnant qu’elle souhaite retrouver au plus vite. « L’objectif est d’insuffler une nouvelle dynamique et nous sommes en bonne position pour y parvenir, assure Laurent Potel. Nous avons toutes les cartes en main pour atteindre 200 millions d’euros de chiffre d’affaires très rapidement. Nous sommes rentables, nous sommes bien identifiés par le marché et notre parcours et notre modèle en attestent. »
Ce bond attendu passera avant tout par de la croissance organique et, en prime, de potentielles opérations de croissance externe. Laurent Potel n’en fait toutefois pas une priorité absolue. Il admet rester à l’écoute du marché, mais juge que Comet est en mesure de demeurer une référence sur la verticale freelancing sans nécessairement passer par cette étape.
« Il n’est pas impossible que nous participions à la consolidation du marché. Nous restons évidemment attentifs, mais nous ne réaliserons pas d’opérations de croissance externe pour le simple plaisir d’en réaliser. Une acquisition doit répondre à un besoin et aujourd’hui, nous estimons que notre feuille de route nous permettra d’atteindre nos objectifs à travers uniquement de la croissance organique. »
Dans un secteur particulièrement concurrentiel, en pleine recomposition et en mouvement permanent ces trois dernières années, Comet se veut donc pragmatique et estime qu’il est d’abord préférable de travailler sur son produit. « Notre plan consiste avant tout à développer et structurer des offres et services nouveaux. Nous allons également mettre l’accent sur de nouvelles expertises, comme l’IA, la cybersécurité et la data et investir en parallèle sur notre outil technologique propriétaire. Peaufiner notre algorithme de matching, qui constitue déjà une référence du marché, est une priorité. Nous allons continuer à y injecter de l’intelligence artificielle pour l’améliorer et offrir un avantage certain, aussi bien à nos clients qu’à nos talents. C’est un vrai levier de différenciation et un atout pour optimiser la rencontre entre freelances et missions. »
Nous avons encore beaucoup à faire avec nos clients actuels et le potentiel à aller chercher chez eux est énorme
La plateforme, qui fêtera ses dix ans en 2026, revendique environ 10 000 freelances IT rompus et parfaitement opérationnels, tels que des data scientists, des chefs de projet ou encore des développeurs. Elle se veut, à la manière de crème de la crème qui s’est fait remarquer ces dernières semaines avec un LBO, très sélective. L’Oréal, Total, Renault Groupe, ADP … nombres de mastodontes ont été conquis par l’offre de Comet et ont référencé la plateforme. Membre de la promotion 2024 du French Tech Next 40/120, Comet assure que plus de 60 grands comptes - CAC 40 et SBF 120 - lui font confiance. Laurent Potel espère évidemment en séduire de nouveau, tout en améliorant sensiblement le taux de pénétration de la plateforme chez ses clients du moment. « Pour poursuivre nos objectifs et assurer notre dynamique, nous devons élargir notre base clients, conquérir de nouveaux marchés, sous oublier ceux qui ont fait que nous en sommes là aujourd’hui. Nous avons encore beaucoup à faire avec nos clients actuels et le potentiel à aller chercher chez eux est énorme. Les besoins au sein des grands groupes sont d’ailleurs de plus en plus nombreux. Pour ce faire, nous pouvons notamment compter sur nos bureaux à Lille, Lyon et Nantes. Notre couverture territoriale nous sera très utile à ce sujet », conclut-il.