Les achats IT d’Air France en mode location évolutive responsable

Depuis 1999, année de la signature de leur contrat cadre, Air France et Leasecom sont liés comme les deux doigts de la main. Une relation longue durée, dans laquelle la compagnie aérienne nationale trouve des intérêts multiples.

« Ce mode locatif permet à Air France d’obtenir de gains économiques non négligeables ; le paiement d’un loyer pesant bien moins lourd dans les finances du groupe que le fait de sortir souvent du cash, souligne Olivia Souillé, stock manager et contract manager d’Air France pour les équipements IT du groupe, qui était acheteuse IT jusqu’à l’an dernier. Ce partenariat renforce également notre réactivité dans la captation des innovations du marché. C’est un milieu au sein duquel il existe beaucoup de turn over et où de nouvelles générations d’appareils technologiques émergent régulièrement. »

« Au cœur de l’économie circulaire », comme le rappelle si bien son slogan, Leasecom est un pionnier de la location financière évolutive et responsable des équipements (IT, CHR, matériel médical, nettoyage industriel…) des entreprises. La structure spécialisée, qui emploie 220 salariés et revendique un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros, ainsi qu’une croissance de près de 25 % sur l’année 2021, accompagne Air France en appuyant le financement d’une partie de ses équipements IT - PC fixes, écrans, téléphones portables et serveurs.

Un levier pour préserver sa trésorerie

Leasecom propose à ses clients des solutions locatives favorisant la gestion circulaire de leurs équipements et matériels, de leur réemploi jusqu’à leur recyclage. Après accord de financement et signature du contrat de location, Leasecom passe commande auprès du fournisseur qui livre les équipements. « Chaque mois, nous effectuons un constat des commandes passées par Air France auprès de son fournisseur. Nous récupérons l’ensemble de leurs factures, les payons au fournisseur et, en retour, un loyer nous est versé par Air France », explique Nadia Chicot, gestionnaire grands comptes chez Leasecom.

De la sorte, Air France parvient à préserver sa compétitivité, ses fonds propres et parfaire sa démarche RSE. Cela alors que son usage des nouvelles technologies ne cesse de s’accélérer et de s’intensifier ces dernières années. Un paramètre qui pousse d’ailleurs, depuis un moment maintenant, la compagnie aérienne à appréhender différemment le renouvellement constant de son parc informatique.

Une aubaine pour capter les innovations du marché

En ce sens, le leasing circulaire constitue pour Air France un outil de financement idéal pour ce qui est de la rotation rapide et constante de ses actifs technologiques. Une solution entièrement adaptée à son usage donc, qui se traduit ici à travers une offre coconstruite par Leasecom et Computacenter. Ce dernier se fournit en effet pour le compte d’Air France en produits neufs auprès du fabricant chinois d’ordinateurs Lenovo. Ensuite, chaque mois, de nouveaux contrats sont conclus par Air France et Leasecom pour financer les commandes passées au « fil de l’eau » de la compagnie aérienne.

Air France profite ainsi pleinement de la proposition de valeur de Leasecom, fondée sur une connaissance profonde des équipements proposés et disponibles sur le marché, avec une maîtrise opérationnelle des circuits d’économie circulaire. Des circuits dans lesquels s’intègre son centre technique de reconditionnement (CTR) de 1500m2, établi à Fresnes, dans le Val-de-Marne. Une approche qui permet de composer des bouquets de solutions pensés en amont avec ses fabricants partenaires. Avec un objectif final : garantir des solutions complètes et modulaires pour épouser les contraintes et objectifs propres à ses clients.

Déjà plus de 4000 matériels IT retournés sur l’année 2022

La compagnie aérienne retourne donc après, peu importe le moment, une partie de son matériel informatique, acquis ou non via ses contrats de location avec son partenaire. Leasecom se charge de son côté de la collecte des appareils rassemblés sur des palettes, en mandatant un transporteur. « Nous libérons Air France d’un stock dont il ne se servira plus en le rachetant et en valorisant ce matériel pour le recommercialiser, le réutiliser ou le recycler », commente Nadia Chicot.

À chaque fois qu’Air France nous restitue du matériel, il est en attente d’un revenu derrière

Et les quantités retournées par Air France sont colossales. En 2019, année de référence pré-Covid, ce sont près de 10 000 matériels d’Air France qui ont été restitués, provenant de tous les sites du groupe en France. Cette année, quelque 4 152 matériels ont été retournés par la compagnie aérienne, dont plus de 2000 au T3. Des frais de remise en état en leasing sont déduits (non sur la partie broke) sous la forme d’un forfait d’une petite dizaine d’euros pour les PC fixes ; le reste de la somme du produit revendu étant ensuite partagé entre Leasecom et Air France. « À chaque fois qu’Air France nous restitue du matériel, il est en attente d’un revenu derrière », indique Nadia Chicot.

L’autre gain majeur pour nous réside dans l’image que nous renvoyons. Le fait de tendre vers des solutions de recyclage améliore notre image

Dès lors, Air France concilie performance financière et développement durable, promouvant par la même occasion des initiatives de productivité responsable. « L’autre gain majeur pour nous réside dans l’image que nous renvoyons. Le fait de tendre vers des solutions de recyclage améliore grandement notre image. Du point de vue éthique, pour une entreprise énergivore comme la nôtre, ce n’est pas négligeable », salue Olivia Souillé.

Réemploi, réutilisation et recyclage ou la règle des « 3 R » 

Au sein du CTR de Leasecom, sont réintégrés les produits restitués par Air France chaque mois pour un usage actif comme matériel d’occasion. Les équipements sont testés en amont, réparés le cas échéant, puis mis à jour et nettoyés, avec un effacement complet des données grâce à logiciel baptisé « Blanco », pour être réemployés. « Nous nous engageons auprès d’Air France à effacer toutes les données des matériels retournés dans le cadre du RGPD. À la fin du processus d’effacement et nettoyage, nous remettons un certificat d’effacement des données », insiste Nadia Chicot.

Après avoir été reconditionnés, ces actifs technologiques sont remis sur le marché, sur une plateforme partenaire. Les appareils ne sont jamais reloués, mais vendus à des brokers qui les revendent par la suite, ou alors vendus aux clients demandeurs de Leasecom. Parmi ceux-ci des acteurs majeurs de la restauration rapide et de la grande distribution notamment, qui ne commandent pas d’équipements dernier cri. Avec la volonté derrière d’inciter les entreprises à dépasser leurs appréhensions sur l’équipement dit « reconditionné », pour développer des nouveaux comportements vertueux. Au total, 82 % du matériel reçu par Leasecom est reconditionné. 

La réutilisation survient quant à elle lorsque l’appareil n’est pas réparable et que certains de ses composants peuvent encore servir, en tant que pièces détachées d’une part ou en association avec d’autres pièces d’autre part afin de constituer un produit dit « reconditionné ». Le recyclage n’est envisagé en bout de chaîne que lorsque les deux précédentes étapes ne sont pas ou plus possibles. Les produits sont alors complètement détruits pour affiner et valoriser des matières premières (plastique, aluminium, verre …) et métaux précieux (or, métaux des composants électroniques …). Les déchets sont ensuite incinérés ou enfouis dans le respect des normes DEEE en vigueur.

Le recours à une EA pour les appareils recyclés 

De la sorte, nous touchons à toutes les briques ou presque du développement durable

Leasecom estime ainsi à 164 tonnes par an la quantité de matières premières qu’il contribue à économiser. Les matériels devant être recyclés le sont par un partenaire de Leasecom, Loxy. Cette structure est une entreprise adaptée qui fournit des certificats de traçabilité. Elle est également en relation directe avec Air France, pour qui les factures de traitement de ses déchets sont déductibles de sa taxe annuelle Agefiph. « De la sorte, nous touchons à toutes les briques ou presque du développement durable. Là encore, du point de vue éthique, nous en sortons renforcés », détaille Olivia Souillé. 

Une journée découverte a d’ailleurs été organisée par Leasecom pour Air France dans le centre de triage et de recyclage de Loxy. Une manière de voir comment les femmes et hommes qui y travaillent opèrent. « Nous y avons passé toute une après-midi et avons vu leurs bancs d’essai. C’était un excellent moyen de matérialiser dans nos esprits de quelle manière était organisé le recyclage » conclut, Nadia Chicot.