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Depuis la pandémie de Covid, les salaires aux Achats ont grimpé

Par Mehdi Arhab | Le | Rh ha

Se fixant à un niveau relativement stable entre 2018 et 2020, le niveau de rémunération des acheteurs a grimpé en 2021 et 2022, traduisant leur importance grandissante au sein des entreprises françaises depuis l’apparition de la pandémie de Covid 19. Au point que le salaire des acheteurs a crû plus rapidement que la moyenne ces deux dernières années. 

La rémunération médiane des responsables et directeurs achats en 2022 était de 62 000 euros bruts - © D.R.
La rémunération médiane des responsables et directeurs achats en 2022 était de 62 000 euros bruts - © D.R.

Certains diront que c’est finalement un juste retour des choses ; qu’enfin, les métiers des achats sont valorisés comme il se doit ; que la crise Covid, bien que terrible, aura finalement révélé la dimension de la fonction au sein des organisations. Et pour cause, en 2022, selon les chiffres de l’Apec, le salaire annuel brut médian des directeurs et responsables achats s’est établi à 62 000 euros. En 2021, le salaire médian des cadres œuvrant dans les Achats (tout poste confondu) « n’était » que de 53 000 euros.

En 2022, 80 % des acheteurs touchaient entre 44 000 euros et 102 000 euros, part de variable comprise - © D.R.
En 2022, 80 % des acheteurs touchaient entre 44 000 euros et 102 000 euros, part de variable comprise - © D.R.

Par ailleurs, 80 % des cadres du métier gagnent entre 44 000 euros et 102 000 euros, part de rémunération variable comprise. Près de 2/3 des acheteurs bénéficient d’un variable, contre seulement 55 % en moyenne pour l’ensemble des cadres. Pour l’année écoulée, le montant médian de la part variable s’élevait à 5 700 euros.

En 2022, la part de variable médiane pour les responsables et directeurs achats s’établissait à 5 700 euros.  - © D.R.
En 2022, la part de variable médiane pour les responsables et directeurs achats s’établissait à 5 700 euros. - © D.R.

Une situation bien différente entre 2018 et 2020

À titre d’illustration, en 2018 et 2019, 80 % des acheteurs touchaient entre 37 000 euros et 92 000 euros et un peu plus de la moitié profitaient d’une part de rémunération variable (56 % en 2018 et 58 % en 2019). Ainsi, entre ces deux années et le millésime 2022, le taux d’évolution du premier décile monte à près de 19 % et de plus de 10 points sur le neuvième décile ! En moyenne, entre 2018 et 2020 le salaire moyen des acheteurs, tout niveau hiérarchique confondu là-aussi, s’élevait à 60 000 euros bruts par an.

En 2018 et 2019, 80 % des acheteurs âgés de moins de 30 ans touchaient entre 33 000 euros et 50 000 euros. Sur la même période, 80 % des acheteurs âgés de 35 ans gagnaient entre 39 000 euros et 85 000 euros bruts par an. Pour les plus expérimentés (40 ans et plus), le salaire médian brut annuel était de 59 000 euros, le neuvième décile s’établissant à 100 000 euros. En 2020, le niveau de salaire aux Achats pour les deux tranches d’âge précédemment citées demeurait à des degrés similaires. Seuls les profils juniors avaient finalement vu leur salaire augmenter, avec une rémunération médiane de 42 000 euros en 2020 contre 40 000 euros en 2018 et 2019.

En 2022, le salaire médian annuel brut s’élevait à 45 000 euros, le 1er décile à 36 000 euros et le neuvième décile à 53 000 euros, soit une augmentation de 6 à 7 points. Les plus expérimentés ont eux aussi profité d’une hausse significative ; le premier décile des acheteurs âgés d’au moins 40 ans étant de 43 000 euros, le salaire médian s’établissant à 61 000 euros vs 59 000 euros en 2020 donc.

Les grandes entreprises forcément plus généreuses

Sans surprise, les entreprises de plus de 5 000 salariés offrent à leurs acheteurs des niveaux de rémunération plus élevés. De 2018 à 2021, le salaire médian des acheteurs de ce type d’organisation était de 61 000 euros bruts. Le premier décile s’établissait à 40 000 euros, excepté en 2021, où il se fixait à 41 000 euros ; le neuvième décile s’élevait à 105 000 euros.

Il fait toutefois bon vivre au sein de structures de taille moyenne. En effet, les entreprises comptant 100 à 499 collaborateurs offraient également des niveaux de salaires confortables et relativement similaires à ceux des grands groupes. En 2019 et 2020, le premier décile dans ces organisations était de 39 000 euros bruts, le salaire médian de 55 000 euros bruts. En revanche, le niveau de salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salariés ne s’établit « seulement » que de 75 000 euros sur la même période, contre 105 000 euros pour les plus grands groupes donc. 

En 2022, dans les entreprises de plus de 250 salariés, 80 % des responsables et directeurs achats ont touché entre 46 000 euros et 106 000 euros ; avec un salaire médian égal à 68 000 euros. À titre de comparaison, sur la même semaine, dans les structures de moins de 250 personnes, 80 % des responsables et directeurs achats ont gagné entre 42 000 euros et 92 000 euros.

L’industrie, un bon filon pour être bien rémunéré

Pour ce qui concerne les secteurs d’activité, l’industrie est celui qui rémunère le mieux ses acheteurs ; vient ensuite les distributeurs généralistes et spécialisés et ensuite les entreprises du service. Le niveau de salaire a, chaque année, depuis 2018, augmenté. En 2018, 80 % des acheteurs touchaient entre 38 000 euros et 100 000 euros. En 2022, les premier et neuvième déciles pour ce qui est des salaires des Achats dans le secteur industriel ont sensiblement augmenté, s’établissant respectivement à 46 000 euros bruts et 106 000 euros bruts, soit un taux d’évolution pour le premier décile sur quatre ans de 21 %. En 2022, 80 % des acheteurs dans les entreprises de service gagnaient entre 43 000 et 100 000 euros bruts.