Solution et techno

En s’associant à Keewe, B-Réputation fournit une photographie carbone des fournisseurs

Par Guillaume Trecan | Le | Décisionnel

Jérôme Naslin, le patron du spécialiste du réseau social d’entreprises Easypics B-Réputation, vient de rendre public un partenariat conclu début décembre avec la Fintech Keewe, une plateforme qui permet aux fournisseurs de réaliser la photographie de leur impact carbone.

Jérôme Naslin - © Marc BERTRAND
Jérôme Naslin - © Marc BERTRAND

Créée en 2021 par deux anciens traders du Forex, Keewe propose trois services susceptibles de grandement intéresser les fournisseurs et donneurs d’ordres mis en relation sur la plateforme Easypics B-Réputation de Jérôme Naslin. Le premier est une cartographie des consommations carbone certifiée bilan GES Ademe, le deuxième consiste à proposer des actions de réduction des consommations carbone et le troisième à acheter des crédits carbone pour compenser ses émissions restantes.

Les compétences financières des fondateurs de Keewe entrent alors en compte. Pour les entreprises qui ont des transactions en devises étrangères, ils brokent les frais bancaires et utilisent la marge gagnée pour reverser à leurs clients un « cash back environnemental », en investissant cet argent dans des crédits carbone.

Jérôme Naslin a connu Keewe, via un actionnaire entré au capital de sa holding, Reverse Vision, lors du rachat de B-Réputation, mi 2020. A l’issue de cette opération, Jérôme Naslin détient encore 70 % d’Easypics et B-Réputation (groupe Reverse Vision). Les 30 % restant sont détenus par 48 actionnaires individuels dont 35 venus de B-Réputation, l’un étant actionnaire de Keewe.

« Une plateforme d’onboarding de conformité totale »

Ce partenariat technico-commercial avec une startup en plein essor vient parfaitement compléter l’offre de services d’Easypics B-Réputation, que Jérôme Naslin définit comme une « plateforme d’onboarding de conformité totale. »

Si, au départ, Easypics a pour client des directeurs achats désireux de nettoyer et d’harmoniser leurs données de dépenses, le rachat de B-Réputation a élargi son business modèle vers les fournisseurs, en leur proposant une plateforme pour satisfaire aux exigences de compliance de leurs clients. « Nous leur proposons une formule d’abonnement qui leur permet d’avoir accès aux onze millions d’entreprises de la base B-Réputation pour prospecter, suivre la solvabilité de leurs clients, mais aussi remplir leurs obligations de vigilance, leurs questionnaires Sapin 2, leurs évaluations RSE et même, maintenant, leur bilan carbone », liste Jérôme Naslin.

Initialement, Easypics proposait à ses clients un module d’évaluation fournisseurs par les opérationnels, dont le moteur était fourni par B-Réputation. « De plus en plus de nos clients mettent en place ce module pour permettre aux opérationnels de remplir des questionnaires d’évaluation sur leurs fournisseurs à partir de ce qu’ils vivent sur le terrain. C’est un actif de l’entreprise », explique Jérôme Naslin.

Un réseau social BtoB à double entrée

A l’arrivée, avec l’ensemble B-Réputation Easypics, il propose désormais à ses clients un « réseau social à double entrée connectant les clients, donneurs d’ordres, d’Easypics et les entreprises de la base B-Réputation. » Un réseau qu’ont rejoint à ce jour un peu plus d’un millier d’entreprises en situation de fournisseur, « sachant que le nombre total de fournisseurs à travers tous nos clients directions achats est de 200 000 entreprises, nous avons une marge de développement intéressante », s’enthousiasme Jérôme Naslin. Il a d’ailleurs investi dans la société en faisant monter l’effectif à dix personnes, en plus des six collaborateurs présents lors du rachat.

Notre caractéristique, est d’avoir, côté Easypics, des informations précises sur la dépense entre le donneur d’ordres et le fournisseur

« Outre le fait de proposer un modèle horizontal, couvrant potentiellement tous les sujets de compliance, notre caractéristique, est d’avoir, côté Easypics, des informations précises sur la dépense entre le donneur d’ordres et le fournisseur. Ce qui veut dire qu’en vision inversée nous sommes capables de montrer en détail au fournisseur ce qu’il a vendu au donneur d’ordres », vante le patron de Reverse Vision.

Concernant l’analyse bilan carbone apportée par Keewe, cette double vision est également très intéressante. « Dans le scope 3 il va falloir aller chercher ce que l’on consomme en CO2 chez le fournisseur, ce qui dépend du montant de ses achats. D’où l’intérêt de savoir précisément ce que l’on dépense chez ce fournisseur », note Jérôme Naslin.

La grande difficulté c’est l’évangélisation du sujet bilan carbone auprès des fournisseurs 

La nouvelle brique d’évaluation bilan carbone apportée par Keewe devrait grandement intéresser les donneurs d’ordres, mais encore faut-il que les fournisseurs prennent conscience de la nécessité de fournir des informations sur leur impact CO2. « La grande difficulté c’est l’évangélisation du sujet bilan carbone auprès des fournisseurs ; 99 % des fournisseurs n’ont pas conscience des enjeux et de l’intérêt pour eux de cette démarche. La difficulté consiste à les amener à comprendre le sujet et s’en faire un atout », analyse Jérôme Naslin.