Le coût moyen par transaction dans les voyages d’affaires explose
Par Mehdi Arhab | Le | Mobilités
Dans une étude dévoilée tout récemment, SAP Concur confirme que le coût moyen par transaction dans les voyages d’affaires a bondi entre 2019 et 2023. Et cela pourrait bien constituer une source de conflit entre employeurs et employés …
Le coût moyen par transaction dans les voyages d’affaires n’a jamais été aussi élevé. Comme l’indique SAP Concur dans sa dernière étude, le poids de l’inflation sur le portefeuille des voyageurs d’affaires est extrêmement important. En somme, les billets d’avion, type de dépense la plus élevée par transaction en 2023, représentent une augmentation de 10 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Mais cela ne représente presque pas grand-chose en comparaison des prix du carburant par transaction, qui ont tout bonnement explosé. Entre 2019 et 2023, ils ont tout simplement bondi de près de 40 %, rien que ça. Et la tendance haussière ne s’arrête pas là. L’inflation a entraîné en effet une hausse des prix des repas de 30 % en moyenne ; les dépenses en matière d’hébergement sont aussi plus importantes, de 21 % en moyenne. Pour SAP Concur, une chose est claire : la quasi-totalité des dépenses de voyage d’affaires sont affectées par des augmentations de coûts, dont la plupart sont extrêmement importantes.
Finalement, seules les dépenses moyennes pour les voyages en train ont baissé de 5 %, au niveau mondial par rapport à 2019. Cette inflation, qui s’impose, doit de toutes les manières être intégrée et admise par les décideurs. Et pour cause, si les politiques de dépenses ne s’ajustent pas à l’inflation, le niveau de satisfaction des salariés pourrait drastiquement chuter. Ainsi, 37 % des décideurs RH et finance interrogés ont indiqué que les employés pourraient devenir plus insatisfaits si cette situation se présentait à eux. Toutefois, seuls 31 % des décideurs augmentent l’indemnité de repas en voyages d’affaires, tandis que 36 % avouent serrer la vis.
Une question de QVT avant tout
Or, si le fait de ne pas ajuster les budgets alloués aux voyages d’affaires pour compenser la hausse des prix n’a rien d’illogique, pour des questions de contrôle des coûts notamment ; le fait de ne pas revoir son budget à la hausse peut constituer un risque certain pour la sécurité des voyageurs. Sans hausse de leur budget, ces derniers pourraient en effet être amenés à sélectionner des modes de mobilité inadaptés ou alors des hôtels trop éloignés de leur lieu de rendez-vous. Par ailleurs, ces mêmes voyageurs s’inquiètent de plus en plus des délais de remboursement de leur entreprise. Comme l’indique l’étude, pour 70 % des salariés interrogés, l’augmentation du coût de la vie a de véritables effets sur leurs finances personnelles. Et cela n’a évidemment rien d’anodin, surtout quand ils sont amenés à avancer des frais non négligeables. De ce fait, il est pour eux d’autant plus important que leurs entreprises remboursent de façon fiable et rapidement.
Certaines entreprises seront donc sans doute amenées à réviser leur approche et plus globalement leur politique en matière de voyages et de gestion des dépenses. Il en va de leur réputation vis-à-vis de leurs collaborateurs, lesquels se montreront plus engagés et investis si leur entreprise fournit des efforts. Au-delà des questions de coûts, une réflexion doit réellement se poser pour ne pas dégrader les conditions de voyage et le confort des salariés en déplacement.