L’électrification des flottes de véhicules gagne du terrain
Par Mehdi Arhab | Le | Mobilités
L’Arval Mobility Observatory France a récemment dévoilé les résultats de son Baromètre des Flottes et de la Mobilité, réalisé en collaboration avec l’institut Ipsos. Cette enquête montre à quel point la location longue durée séduit toujours autant les gestionnaires de flotte, lesquels ont largement adopté au moins une technologie alternative pour leurs voitures particulières
Pas moins de neuf entreprises sur dix en France, pensent que la taille de leur parc restera stable ou augmentera dans les trois prochaines années : voilà le premier constat de l’Arval Mobility Observatory France à la suite de son Baromètre des Flottes et de la Mobilité 2024. Toujours très complète, cette enquête, réalisée avec l’institut Ipsos, a été menée dans 30 pays au total auprès de 8 605 entreprises, dont 5 854 en Europe. En France, 300 entreprises ont été interrogées. Et finalement, comme il y a un an, les entreprises et leurs gestionnaires de flottes se montrent assez confiants dans l’avenir. Pourtant, le contexte et la conjoncture n’invitent (pas vraiment) à l’optimisme. Entre les incertitudes économiques, l’inflation et la remontée des taux d’intérêt, il n’y a pas vraiment de quoi être rassuré. Et pourtant, ils ne sont que 7 % à tabler sur un recul. Pour les plus optimistes, l’accroissement de leur flotte sera avant tout dû au développement de l’activité des entreprises (76 %) et sur les besoins liés aux RH (63 %). Deux arguments implacables en somme.
Il est à noter qu’un quart des flottes d’entreprise françaises comprend des véhicules d’occasion, soit sensiblement moins que la moyenne européenne (41 %). Mais cette proportion devrait, dans les années à venir sensiblement augmenter puisque 59 % des entreprises prévoient d’y avoir recours d’ici trois ans. Au demeurant, la généralisation (plus si certaine) du télétravail a quelque peu changé la donne et les politiques en matière de gestion de flottes. Ainsi, près d’un quart des entreprises avouent avoir changé leur politique ou disent envisager de le faire, contre 15 % en moyenne en Europe. Les entreprises poussent par ailleurs de plus en plus leurs collaborateurs vers de nouvelles pratiques, comme le covoiturage (36 %). Elles les invitent aussi à recourir à d’autres types de mobilité, en premier lieu les transports en commun (35 %) bien sûr. Plus de 8 entreprises sur 10 ont déjà mis en place des solutions de mobilité à destination de leurs salariés, soit neuf points de plus par rapport à l’année précédente.
L’électrification est en marche
Dans leur grande majorité, ces solutions de mobilité restent complémentaires de la flotte, et - tout comme l’année dernière - avant tout motivées par des considérations environnementales. En matière de flotte d’ailleurs, la location longue durée (LLD) est le mode de financement en vogue. Elle apparaît comme un outil privilégié pour les entreprises, puisque près d’une entreprise sur deux en France (48 %), toutes tailles confondues, y a recours aujourd’hui comme principale méthode de financement. Appréciée, elle devrait encore gagner du terrain. Ce mode de financement a en effet des perspectives de croissance significatives puisqu’une entreprise sur deux déclare vouloir la développer ou y recourir si ce n’est pas encore le cas, dans les trois ans à venir. Cet engouement s’explique avant tout par la possibilité de renouvellement rapide des véhicules (45 %) ou de maîtrise des dépenses (39 %, +10 points par rapport à 2023) et de l’usage (37 %).
Et en matière de renouvellement, les entreprises françaises savent y faire. Plus de 80 % des répondants tricolores déclarent avoir d’ores et déjà adopté au moins une technologie alternative pour leurs voitures particulières (83 %). L’Hexagone s’invite maintenant sur le podium des pays les plus en pointe en Europe en matière d’électrification des parcs automobiles devant la Norvège (80 %) et juste derrière la Suède (84 %). L’hybride continue de s’offrir la part du lion, comme l’année dernière, apparaissant comme la technologie la plus appréciée. Pas moins de la moitié des répondants l’ont déjà intégrée. L’hybride rechargeable suit de très près avec 47 % des entreprises y ayant déjà recours. En revanche, le tout électrique a encore de la marge, puisque seulement trois entreprises sur dix indiquent l’avoir intégré. C’est toutefois l’énergie alternative qui a connu la plus forte progression dans les entreprises (+ 5 points) et son potentiel de développement est assez significatif. Il est tout de même important de noter que le recours au 100 % électrique dans les VUL ne décolle pas, avec 23 % des entreprises qui l’ont déployé ou pensent le faire dans les trois ans qui arrivent.