Les équipements IT de seconde main séduisent de plus en plus d’entreprises
Par Mehdi Arhab | Le | It
Si le marché des équipements informatiques reconditionnés se développe et gagne du terrain dans la société, les organisations professionnelles, en particulier celles du secteur public, ne s’y intéressent que peu pour l’instant. Néanmoins, la donne pourrait rapidement changer exposent Keep, le Sirrmiet (Syndicat interprofessionnel du reconditionnement et de la régénération des matériels informatiques, électroniques et télécom) et de l’INR (institut du numérique responsable) dans un baromètre commun.
Cette enquête, menée entre janvier et février 2022 auprès de 250 donneurs d’ordres d’entreprises de toutes tailles, indique que les organisations professionnelles sont de plus en plus sensibilisées en matière d’achats de matériels numériques de seconde main reconditionnés. Ainsi, 36 % des organisations professionnelles n’achetant pas ce type de produits déclarent vouloir agir dans les douze prochains mois, en se fournissant en matériels informatiques reconditionnés.
Un engouement des acteurs privés sur le sujet
Concernant les entreprises privées, le souhait de recourir à cette solution, qui participe à l’éclosion de l’économie circulaire, s’établit même à 44 %. Depuis l’entrée en vigueur de la Loi AGEC au 1er janvier 2021, qui vise à lutter contre le gaspillage et favoriser le réemploi, le gouvernement exhorte toutes les organisations professionnelles à recourir à des achats de produits reconditionnés.
Certaines entreprises n’ont pas attendu pour s’y essayer, bien au contraire. À titre d’illustration, la moitié des organisations professionnelles qui s’approvisionnent en produits numériques de seconde main reconditionnés y consacre moins de 10 % de leur budget d’achats IT, tandis que 41 % d’entre eux y consacrent au moins 20 % de leur budget d’achats IT. Plus de la moitié des organisations répondant (54 %) estiment que « leur budget alloué aux produits numériques reconditionnés dépassera le 10 % dans les deux années à venir ». Outre l’économie circulaire et les questions d’images à l’endroit de leurs collaborateurs pour les groupes de plus de 50 salariés, la principale motivation des acteurs à recourir aux achats de matériels de seconde main reconditionnés réside dans la volonté de favoriser une démarche RSE.
Le secteur privé plus avancé que le secteur public
Pourtant les entreprises publiques ne semblent pas totalement convaincues par l’usage de produits numériques reconditionnés. En effet, à peine 29 % des acteurs du secteur prévoient d’investir une partie de leur budget achats IT à des solutions de réemploi dans les deux ans à venir. Ces derniers sont pourtant soumis à l’obligation légale de consacrer au moins 20 % de leur budget à des achats de produits de seconde main.
D’ailleurs, seulement 30 % des entreprises du secteur public consacrent au moins 10 % de leur budget à des solutions de réemploi, contre 56 % dans le secteur privé. Les principaux freins évoqués par six entreprises sur dix notamment sont l’absence de fournisseurs spécifiques dédiées aux seules entreprises, une offre jugée comme étant peu étoffée et la peur de faire face à un produit d’une fiabilité potentiellement incertaine. Pour les organisations professionnelles publiques, qui n’ont, le plus souvent, « pas encore adapté leur process achats », le rapport qualité-prix constitue aussi une barrière.