Hays confirme que l’inflation des salaires aux Achats reste plus que modeste
Par Mehdi Arhab | Le | Rh ha
Dans sa dernière étude sur les niveaux de rémunération, Hays indique que les hausses de salaires aux Achats ne seront pas très élevées, pour ne pas dire quasi-inexistantes. Toutefois, les entreprises n’ont de cesse de renforcer leurs directions des achats et cette guerre des talents entraîne et entraînera inévitablement une hausse des prétentions salariales de la part de candidats de plus en plus sollicités.
À l’instar de l’année 2023, l’année 2024 a été faste pour le marché du recrutement dans les métiers des Achats. La dynamique a été particulièrement forte, selon Hays. Encore une fois, les entreprises de tous secteurs recherchent des profils qualifiés pour répondre aux exigences croissantes et à la complexification des chaînes d’approvisionnement. En ce qui concerne la filière achats, l’année 2024 a été moins mouvementée que les précédentes. Et pour cause, les effets de la crise sanitaire, de l’inflation et des ruptures se sont éteints ou ont été, du moins, un peu plus modérés. Forte de leur apprentissage ces dernières années, les directions des achats sont parvenues dans l’ensemble à mettre leur entreprise à l’abri des risques économiques, géopolitiques ou encore juridiques grâce à de nouvelles approches stratégiques adaptées.
Dans sa quatorzième étude sur les rémunérations, Hays indique que 62 % des candidats des filières achats et supply chain sont satisfaits de leur salaire. Les fonctions d’acheteurs commodités et de responsables achats figurent parmi les cinq métiers de la filière les plus sollicités et recherchés par les entreprises. Qu’importe le secteur d’activité, les entreprises font toutes face aux mêmes contraintes et recherchent toutes la même chose : des profils pointus pour affronter les défis qui se dressent face à elle.
À l’image des grands groupes, de plus en plus d’ETI et même certaines PME cherchent à renforcer leur service achats, conscientes que la fonction peut les aider à structurer leur développement et à apporter des points de marge supplémentaires et donc du carburant pour la croissance. À l’heure de l’argent plus cher, beaucoup d’entreprises jugent que la création d’une direction achats devient un passage obligé. Cet intérêt marqué pour les profils évoluant dans ce domaine entraîne inévitablement une hausse des prétentions salariales de la part de candidats de plus en plus sollicités. Les tensions sur le marché de l’emploi sont telles que les entreprises tentent en permanence de redéfinir leur approche en matière de recrutement pour demeurer attractives.
Des niveaux de salaires plus ou moins similaires à ceux de 2023
Toutefois, Hays confirme, comme l’avait indiqué récemment Robert Walters dans sa propre étude, que les fortes hausses des salaires aux Achats se sont calmées. Comme ce fut le cas en 2023, la fourchette de salaires des directeurs achats du secteur privé s’établit, pour les profils les plus expérimentés (plus de huit ans d’expérience), en moyenne entre 90 000 et 150 000 euros bruts par an. Leurs pairs avec moins de trois ans d’expérience voient leur salaire se fixer généralement sur un intervalle compris entre 60 000 à 70 000 euros.
Même chose pour les responsables achats, l’une des fonctions les plus recherchées par les entreprises. L’inflation sur les salaires est a priori quasi-inexistante. Les plus expérimentés ont touché en moyenne, comme en 2023, entre 75 000 euros et 90 000 euros bruts. Ceux qui ont entre trois à cinq années d’expérience ont gagné en moyenne entre 60 000 et 70 000 euros bruts.
Les commodity buyers avec au moins huit ans d’expérience profitent d’un niveau de rémunération confortable (entre 60 000 et 80 000 euros bruts en moyenne, comme en 2023). Le salaire à l’entrée varie entre 40 000 et 45 000 euros bruts à l’année. À titre de comparaison, le salaire à l’entrée des acheteurs indirects se situe à 38 000 euros minimum en moyenne, celui des acheteurs investissements à 45 000 euros (contre 40 000 euros en 2023). Les plus expérimentés peuvent prétendre à un salaire compris entre 60 000 et 80 000 euros bruts.