Meogroup intègre le cabinet SolvH.A pour renforcer son expertise achats publics

Meogroup n’en finit plus d’animer l’actualité. Après Cristal Décision l’an dernier et l’EIPM il y a quelques mois seulement, le groupe de conseil poursuit encore ses emplettes. Il a officialisé l’adossement de SolvH.A, cabinet de conseil spécialisé en achats publics. Fondée par Éric Bompar et Laurent Deveze en avril 2022, la structure, qui espère caresser de près le million d’euros de chiffre d’affaires cette année, emploie une dizaine de personnes sur des fonctions de consulting et de rédacteurs marchés, lesquels seront toutes conservées dans la nouvelle aventure qui s’annonce. Les deux cofondateurs intègrent quant à eux Meogroup en qualité d’associés SolvH.A, qui devient une filiale à part entière de Meogroup. L’entreprise, qui ne cesse de prendre du poids dans le paysage du conseil achats justement, a enregistré quelque 76 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, contre 48 millions d’euros en 2021. 

Une belle progression rendue possible, en très grande partie, par les multiples efforts des 800 salariés, essentiellement des consultants, que compte le groupe. En somme, tous les feux sont au vert, et ce pour le plus grand bonheur de Meogroup qui devrait, sans trop de difficultés, enregistrer sur son prochain exercice fiscal 90 millions d’euros de chiffre d’affaires hors croissance externe. Au même titre que celle faite avec l’EIPM, l’acquisition de SolvH.A constitue une marche non négligeable dans le plan de croissance global de Meogroup, que Richard Caron, son président comptait mener à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025 ; un cap qu’il devrait franchir en réalité en 2024. Pas la plus importante pour faire gonfler ses chiffres, certes, mais l’une des plus symboliques. 

Une expertise en plus sur un sujet épineux

Avec SolvH.A, Meogroup se dote d’une expertise reconnue sur les achats publics

Et pour cause, en se rapprochant du cabinet SolvH.A, Meogroup acquiert une précieuse expertise sur un sujet complexe et que peu maîtrise. Le cabinet, qui compte déjà dans ses rangs un pôle achats publics, ne cachait d’ailleurs pas son envie de monter en puissance sur le sujet, au point de bâtir une marque dédiée clairement identifiable. Cela d’autant que les activités achats publics du cabinet, qui compte pour grand clients acheteurs publics la SNCF, 3F ou encore Paris 2024, n’étaient pas - chose étonnante - centralisées.  « La croissance externe est une approche assez récente pour Meogroup. Chacun des adossements réalisés est mûrement réfléchi, avec un but bien précis : celui de franchir un cap en termes de création de valeur à destination de nos clients. Avec SolvH.A, nous nous dotons d’une expertise reconnue sur les achats publics », explique Richard Caron, qui décrit derrière plus précisément les enjeux de cette acquisition.

« Quand bien même nous disposons d’un pôle achats publics, nos activités en la matière sont diluées dans plusieurs de nos business unit. L’idée derrière cette opération est de concentrer tous les savoir-faire au sein de SolvH.A et de capitaliser sur des compétences rares ». Gérard Dahan, senior advisor chez Meogroup, lui emboîte le pas. « Les marchés publics ont maintenant des problématiques similaires aux achats privés, aussi bien en matière de gestion des risques, que de la captation des innovations fournisseurs et d’intégration d’outils e-achat. SovH.A détient une expertise pointue à tous les étages de la chaîne, que ce soit sur l’établissement des cahiers des clauses techniques particulières, mais aussi la gestion et le management des relations avec les fournisseurs. C’est un avantage considérable sur un marché qui est encore en train de se structurer », salue-t-il.

SolvH.A, fruit d’un long voyage

En effet, Éric Bompar et Laurent Deveze sont pour ainsi dire des précurseurs et visionnaires dans l’accompagnement et la transformation des achats publics. Ils ont fondé, il y a une quinzaine d’années maintenant, le cabinet OAP, pour optimisation des achats publics. Racheté ensuite par Leyton, OAP accompagnait diverses structures publiques dans la recherche d’économies par le biais de leurs achats. La recette gagnante de cet acteur : s’approprier les bonnes pratiques des marchés privés, les marier à la rigueur du Code de la commande publique et dénicher des leviers pour réaliser des économies substantielles. OAP est intervenu avec succès pendant plusieurs années auprès de nombreuses mairies, agglomérations et autres musées, avec, souvent, la promesse d’un livrable phare : la cartographie des achats. Ce livrable a ainsi fait la force du cabinet, constituant pendant longtemps le plus gros de ses activités. « Bien utilisé et appliqué, le Code de la commande publique permet des gains d’agilité et de performance qui ne sont pas négligeables. Concernant nos résultats, les élus et fonctionnaires avec lesquels nous travaillions étaient ravis de nos apports », se félicite d’ailleurs Laurent Deveze.

Aujourd’hui, les équipes de SolvH.A surfent ce bel héritage et interviennent auprès d’une quinzaine de clients, collectivités locales et territoriales, organismes publics (bailleurs sociaux) et musées. Ils ont profité de l’expertise du cabinet pour cartographier leurs achats, structurer leur organisation et ainsi gagner en maturité achats. Le conseil départemental des Bouches-du-Rhône, la Mairie de Marseille et la régie des eaux de la ville de Bordeaux sont tous tombés sous le charme de SolvH.A, qui propose un panel varié de prestations. Entre assistance à maîtrise d’ouvrage, cartographie des achats, diagnostic de l’organisation achats, recherches de leviers d’économies et transformation de la fonction achats, l’offre est pléthorique. SolvH.A peut également mettre à disposition des ressources sous forme d’unité d’œuvre pour aider les collectivités à rédiger leurs marchés, les publier et opérer ensuite l’ouverture d’analyse des offres. « SolvH.A représente l’aboutissement d’un travail long de quinze ans et de multiples retours d’expérience. Nous avons démarré l’aventure à un moment où trouver des sources d’économie dans les marchés publics n’était pas courant », se remémore Éric Bompar. 

Une feuille de route qui prend forme 

Nous avons une véritable chance et opportunité de marquer les achats publics

Ce dernier affiche au demeurant une ambition : devenir ni plus, ni moins, le leader du marché d’ici cinq ans. À même horizon, Meogroup souhaite doubler ses effectifs et son chiffre d’affaires. Un alignement parfait. « Nous n’avions pas en main les moyens humains et financiers suffisants pour parvenir à nos fins. Avec Meogroup, nous avons tout pour poursuivre cette quête. C’est en cela que notre mariage fait sens. Nous avons une véritable chance et opportunité de marquer les achats publics », expose Éric Bompar. Pour donner à sa nouvelle filiale les moyens de son appétit grandissant, Meogroup prévoit de recruter de nouveaux talents en externe et de développer des passerelles en interne pour ses consultants qui le souhaitent. Pour ce faire, le cabinet compte s’appuyer sur les ressources pédagogiques de l’EIPM ; une synergie de tout premier choix.

Un autre levier de développement a aussi été identifié : le déploiement en région de l’expertise de SolvH.A. Meogroup est en effet présent à Lille, Rennes, Nantes, Lyon, Aix-Marseille. Un terrain de jeu sans commune mesure pour sa nouvelle filiale. Un autre bureau a été créé à Grenoble et, hors des terres de France et de Navarre, Meogroup a installé des bases à Bruxelles, Milan et Madrid. Depuis peu, le groupe est présent au Luxembourg ; un bureau a aussi été ouvert à Montréal et plusieurs autres ouvertures sont attendues, au Maroc notamment, à Rome et Barcelone. « Il nous faut avoir des représentants en région pour pousser les offres de SolvH.A auprès des collectivités. Cela réclame un gros travail de communication pour faire connaître et reconnaître l’expertise du cabinet », martèle le président de Meogroup. 

Le troisième axe de développement est bien entendu la consolidation de cette offre et la structuration de nouveaux services innovants et expertises, autour notamment de la RSE et du digital. Sur ce point, Richard Caron n’exclut pas « de nouvelles opérations de croissance externe, des développements propriétaires ou des alliances stratégiques » (sic). « Le sujet du digital dans les achats publics prend du poids. Nous allons travaillé avec les équipes de SolvH.A pour monter une offre et accompagner les grands donneurs d’ordres publics », complète Gérard Dahan. « La RSE est un sujet difficile à appréhender, mais ce sera absolument nécessaire de le faire au regard des évolutions législatives et règlementaires qui jaillissent », rebondit de son côté Laurent Deveze.

Nous avons une large expérience d’externalisation des achats publics avec la SNCF par exemple, sur la famille travaux. L’objectif est que ce dossier, comme les autres, soient pilotés par les équipes de SolvH.A ou, a minima, par des équipes communes

Les perspectives d’avenir sont, à tout prendre, excellentes, d’autant que sur les quinze derniers appels d’offres auxquels SolvH.A a répondu, le cabinet en a remporté six. Il travaille désormais à l’étranger avec les Transports publics genevois, lui offrant de l’accompagnement opérationnel, stratégique et de l’assistance technique. « Nous opérons un audit de la fonction achats et les aidons à rendre leur organisation plus efficiente », précise Éric Bompar. À terme, au regard des enjeux croissants en matière de commande publique en Europe, SolvH.A espère bien faire son nid dans des pays limitrophes et francophones. Mais le cabinet commencera avant cela à reprendre les dossiers achats publics gérés par Meogroup. « Nous avons une large expérience d’externalisation des achats publics avec la SNCF par exemple, sur la famille travaux. L’objectif est que ce dossier, comme les autres, soient pilotés par les équipes de SolvH.A ou, a minima, par des équipes communes », confirme Richard Caron