Risques fournisseurs : les défaillances d’entreprises au plus bas en 2021
Par Guillaume Trecan | Le | Éthique et conformité
Malgré la crise sanitaire et sans doute aussi grâce aux mesures de soutien de l’Etat, le nombre de défaillances d’entreprises en 2021 reste à des niveaux très bas, comme le révèle le bilan publié par Altares Dun & Bradstreet.
En décembre 2021, si le nombre de défaillances d’entreprises enregistrées par le cabinet Altares Dun&Bradstreet s’affiche en hausse de 9 %, il reste tout de même inférieur de 36 % à ce qu’il était en décembre 2019. Sur un an, le nombre de défaillances baisse de 11,8 %, soit - 11,8 % pour les redressements et liquidations judiciaires et +12,5 % pour les procédures de sauvegarde. Au total, Altares recense 28 371 entreprises défaillantes en 2021, là où l’on en comptait 52 004 en 2019.
Vigilance sur le BTP et les transports
Parmi les événements négatifs de l’année passée, Altares cite par exemple les procédures de sauvegarde de Flunch et Appart’city, ainsi que la cessation d’Office Dépôt. Mais en fin d’année, en particulier, ce sont les différents secteurs du BTP qui apportent les signaux les plus mauvais. Les secteurs des travaux publics en particulier et de la construction des maisons individuelles avec des hausses respectives de défaillances de 9,1 % et de 10 % des défaillances. Dans l’immobilier, le tableau est encore plus noir, avec des hausses de 9 % des défaillances d’agences immobilières et de 56 % des sociétés de promotion immobilière. La situation se dégrade également dans le bâtiment où les défaillances sont en hausse de 12,9 %.
Attention également au secteur du transport de marchandises. « Sur l’année, le fret interurbain, observe une augmentation 4,1 % des défauts. Sur le dernier trimestre, l’ensemble du fret bascule franchement dans le rouge (+15 %) », alerte le cabinet.
Dans l’industrie, les points de vigilance se situent dans les secteurs mécanique et métallurgie qui enregistrent une hausse de 9,9 % des défaillances. Dans les services, ce sont les sociétés de nettoyage des bâtiments qui ont le plus souffert avec une augmentation de 9 % du nombre de défaillances sur l’ensemble de l’année.
Un retour à la normale en 2022
Pour 2022, tout en se réjouissant du prolongement des aides de l’Etat permettant un atterrissage progressif de l’économie, le directeur des études d’Altares, Thierry Million, pronostique une hausse des défaillances d’entreprise, due au moins à la très forte dynamique actuelle de création d’entreprises.
« La fin du “quoi qu’il en coûte”, annoncée en août 2021, pourrait être véritablement actée cette année si le contexte sanitaire le permet. En parallèle, la vigueur de l’inflation pourrait amputer sévèrement le pouvoir d’achat et peser sur la consommation des ménages. Aussi, si rien à ce stade ne permet de redouter une explosion du nombre de procédures collectives, nous devons raisonnablement envisager une remontée des défauts à partir de 2022 », conclut Thierry Million.