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Défaillances d’entreprises : les PME de moins de 50 à 99 salariés en souffrance

Par Mehdi Arhab | Le | Éthique et conformité

L’étude d’Altares relative aux défaillances des entreprises en France au deuxième trimestre pointe un niveau de défauts encore en nette augmentation. Avec plus de 16 000 défaillances recensées, la France affronte une nouvelle fois une vague de défaillances extrêmement importante. Il faut dire qu’une grande partie des défauts évités pendant la crise sanitaire grâce aux aides d’État ressurgit.


Défaillances d’entreprises : les PME de moins de 50 à 99 salariés en souffrance
Défaillances d’entreprises : les PME de moins de 50 à 99 salariés en souffrance

Le deuxième trimestre 2024 a été particulièrement rude pour les entreprises, notamment les plus petites. En effet, le nombre d’ouvertures de procédures de sauvegarde, redressement et liquidation judiciaire de ce printemps s'élève à 16 371, bien au-dessus de la moyenne observée de 13 700 sur les décennies 2000 et 2010. Une grande partie des défauts évités pendant la crise sanitaire grâce aux aides d’État ressurgit actuellement. Et la vague est dévastatrice. Pour autant, la hausse des sinistres décroît et retombe à + 23 % contre + 35 % il y a un an (et même + 49 % en juin 2022). Au moins trois quarts des défauts (12 000) concernent des micro-entreprises de moins de 3 salariés, mais la tendance la plus forte et la plus inquiétante est observée chez les PME de 50 à 99 salariés. Le rythme des défaillances y augmente deux fois plus vite que la moyenne (48 %).

Bonne nouvelle, la situation est bien moins alarmante pour les PME de taille plus importante et les ETI. Seules 45 structures d’au moins 100 salariés ont fait défaut, un nombre en retrait de près de 17 % par rapport au 2e trimestre 2023. Avec 416 jugements enregistrés ce trimestre, le nombre de procédures de sauvegarde baisse de 3,5 %. En revanche, les redressements judiciaires (4 817) sont en forte hausse (+39 %) et concentrent près de 30 % des jugements, retrouvant ainsi les taux d’avant Covid. Les ouvertures de liquidation judiciaire dont le nombre (11 138) ont augmenté de 18,9 % et représentent 68 % des défaillances.

Les secteurs de la construction et du transport aux abois

Pour certaines activités comme la mécanique industrielle et les services aux entreprises, les défaillances reculent. Il en va de même dans les services aux entreprise. Mais si situation se détend notamment pour les agences de publicité avec une baisse de 11 %), d’autres secteurs continuent de souffrir. L’industrie manufacturière vacille encore. Dans la récupération de déchets triés, 17 sociétés ont fait défaut (+ 89 %) et dans la fabrication de matériel médico-chirurgical et dentaire 29 entreprises ont défailli (+ 61 %). Les transports routiers de fret interurbains (183 ; + 39 %) comme de fret de proximité (261 ; + 43 %) dérapent eux aussi. Les services informatiques dans le conseil en systèmes et logiciels informatiques (111 ; 59 %) sont eux aussi à la peine. Mais c’est dans le secteur de la construction, une nouvelle fois, que la situation se tend le plus. Le gros œuvre est dans le rouge. Le second œuvre n’est pas épargné non plus. Les travaux d’installation électrique offrent pour le moment la meilleure résistance (299 ; +10 %). Les Travaux Publics sont alignés sur la moyenne générale tandis que les travaux de plâtrerie (215 ; + 50 %), de menuiserie bois et PVC (260 ; + 60 %) souffrent très fortement.

Avec l’arrêt des mesures de soutien de l’État aux entreprises via les prêts garantis, le chômage partiel ou encore le report d’échéances fiscales, de nombreuses sociétés sont désormais confrontées à la dure réalité des choses. Elles ne parviennent plus à se maintenir à flot et enchaînent les pépins. Et une baisse des défaillances n’interviendra donc sans doute pas de sitôt au regard de la hausse des taux d’intérêt et la hausse des coûts de production.