La reprise n’est pas au rendez-vous dans les voyages d’affaires
Par Mehdi Arhab | Le | Mobilités
Dans leur deuxième baromètre commun, effectué à partir d’une base de données anonymisées recueillies auprès d’entreprises établies sur le territoire français, Expensya et l’association française de travel management (AFTM) ont exposé les dernières tendances relatives aux dépenses professionnelles en France et les répercussions du contexte actuel sur les voyages d’affaires.
Partant de millions de dépenses opérées en France, lesquelles ont été exportées de la solution Expensya, ce baromètre fait ressortir que les frais liés aux voyages d’affaires sur l’année 2021 sont encore en deçà du niveau avant Covid. Si la rentrée 2021 a marqué une reprise notable de l’activité, la courbe des dépenses mensuelles transcrites en note de frais période février 2021 - février 2022 n’a pas encore atteint le niveau de la période février 2019 - février 2021.
Les transports en commun délaissés, l’avion de moins en moins privilégié
Poussés par l’instauration successive des pass sanitaires et vaccinaux, les collaborateurs ont massivement pris le parti de recourir à des modes de transports terrestres individuels, comme les motos ou les voitures, plutôt qu’aux transports en commun. La part des collaborateurs privilégiant le transport en train s’est à titre d’illustration réduite significativement en 2021 (- 12 % par rapport à l’année 2019).
Particulièrement touché par la pandémie et la crise mondiale, le transport aérien - court courrier en Europe - perd drastiquement du terrain (- 64 % par rapport à 2019), confirmant ainsi que les pratiques des entreprises en matière de voyages d’affaires ont été fortement bouleversées. Par cascade d’effets, la fréquentation hôtelière des collaborateurs a particulièrement chuté par rapport à celle enregistrée au cours de l’année 2019 (- 15 %).
Une hausse des distances parcourues en transports terrestres individuels (+ 7 % par rapport à 2019) et une hausse substantielle des notes de frais liées aux dépenses de péages (+ 41 % par rapport à 2019) ont été ainsi mises en évidence par le baromètre. En conséquence notamment de tous ces éléments, l’indemnité kilométrique moyenne de l’année 2021 a également augmenté de 25 % en comparaison de celle de l’année 2019, se portant ainsi à 41€.
La hausse des prix du carburant participe à l’explosion des notes de frais
Dans un contexte de flambée du prix du carburant - le prix du plein moyen passant de 70,60 à 86,50€ entre février 2021 et février 2022 (+ 22,5 %) -, les notes de frais liées aux dépenses de carburants ont très largement enflé (+ 24 % par rapport à 2019). « La forte inflation des prix des carburants ont eu de forts impacts sur les dépenses professionnelles », lit-on notamment dans le baromètre.
Les notes de frais en lien avec le télétravail ont par ailleurs explosé (+ 110 %), ce qui témoigne donc de son emploi généralisé depuis le début de la pandémie. La crise engendrée par le Covid a donc tout bonnement secoué les habitudes des entreprises et de leurs collaborateurs. Reste à savoir désormais quelles seront les conséquences du conflit ukrainien et l’impact de la hausse significative des carburants.