Le SI Achats à l’ère de la révolution de l’information
Par Guillaume Trecan | Le | Si ha
Dans ce numéro spécial SI Achats, composé à l’occasion des tous premiers Days Digitalisation des Achats de Républik Achats qui se sont tenus les 6 et 7 juin à Deauville, nous avons rassemblé une série de témoignages de clients qui résument les enjeux du marché. Sommaire en quelque mots-clés : colonne vertébrale, modules complémentaires, data, SRM, mid-market…
On pourrait se dire que l’ère des grandes manœuvres dans l’univers e-achat est révolue. Finies les grandes consolidations, les levées de fonds spectaculaires, les mercatos retentissants ? L’art de la prophétie est risqué par les temps qui court. Mieux vaut donc laisser la question en suspens. Toujours est-il que les big bang ne sont plus de mise dans les projets d’implémentation SI achat. Les grands groupes sont largement équipés d’une colonne vertébrale solide pour structurer leur process purchase to pay. L’enjeu pour eux est désormais concentré sur la consolidation, la sélection et l’exploitation de la data, d’une part, sur l’ajout de modules complémentaires pointus pour répondre à des questions métiers, d’autre part.
- A travers ces deux axes s’ouvrent de vastes perspectives d’innovations que reflètent les témoignages rassemblés dans cette newsletter spéciale SI Achats. Convaincus de ce potentiel, les responsables de la Digital Factory d’Astore, la centrale d’achats du groupe Accor, ont décidé de changer leur fusil d’épaule et de basculer du Make vers le Buy pour leurs prochaines solutions. Lors des premiers pas de la centrale d’achats, le marché ne proposait pas de solutions pour la dizaine de modules nécessaires aux acheteurs, aux fournisseurs et aux hôteliers. Non seulement c’est désormais le cas, mais autant en matière d’ergonomie que de fiabilité dans le traitement des données, il devient difficile de se contenter du fait-maison.
- Pour la direction achats non marchands du groupe Auchan, forte d’un solide outil de procure to pay, il est également temps d’équiper les acheteurs d’une palette de solutions pour les aider à affronter les nombreux défis qu’ils doivent relever : mesure de la performance achats, tracking carbone, gestion des risques, conformité réglementaire… L’ambition est grande, puisqu’il s’agit également d’y mettre une touche d’intelligence artificielle.
- Au-delà des clients grands comptes, une autre réalité du marché de l’e-achat est à prendre en compte, celle des ETI et PME. Même les plus grands éditeurs leur font les yeux doux, au point de créer des équipes qui leur sont dédiées. Après avoir été détachée du groupe Sanofi, son ex-filiale Euroapi (976 millions d’euros de chiffre d’affaires), qui vole de ses propres ailes depuis mai 2022, a pourtant préféré quitter également son éditeur S2P pour en choisir un, jugé plus adapté à sa nouvelle condition d’ETI.
- Le ROI d’une solution d’e-achat peut désormais être trouvé même pour de petits volumes d’achats. Pour les achats indirects de Maisons du Monde, par exemple, l’implémentation d’une suite Source to Pay, est le socle d’une nouvelle maturité en matière de maîtrise du taux de couverture des dépenses, de pilotage des objectifs, de la conformité et des risques.
- Chez le sous-traitant automobile F2J, passé de 150 millions d’euros à 200 millions d’euros entre 2021 et 2022, l’adoption d’un Procure to Pay est également le pivot de la montée en puissance de la direction des achats. C’est l’élément clé qui va lui permettre de gagner en productivité tout en aidant ce groupe constitué de plusieurs entités à gagner en cohérence.
En filigrane de tous ces projets, se dessine une fonction achats soucieuse de mieux communiquer avec ses partenaires internes et externes ; c’est un sujet d’ergonomie, d’adoption, mais aussi de visibilité et d’intérêt de la data d’un point de vue business. C’est un fait, les outils de demain seront cruciaux pour que les Achats puissent jouer leur rôle en ces temps ou la capacité à détenir, partager et faire circuler l’information fait les leaders sur leurs marchés.