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Le groupement Les Mousquetaires développe un actif de sources d’énergie renouvelable

Par Mehdi Arhab | Le | Énergie environnement

Cet article est référencé dans notre dossier : Les acheteurs indirects se mettent en ordre de marche pour juguler l’inflation

Le groupement Les Mousquetaires a annoncé, en juillet dernier, la signature d’un CPPA avec TSE, un producteur et développeur d’énergie solaire français. D’environ 95 MWc, ce contrat XXL de fourniture d’électricité est le deuxième plus important de ce type signé en France. Il permet au groupe de pérenniser sa stratégie d’accès à des sources d’énergie verte, tout en limitant son exposition à la volatilité des prix du marché de l’énergie.

Le groupement Les Mousquetaires développe un actif de sources d’énergie renouvelable
Le groupement Les Mousquetaires développe un actif de sources d’énergie renouvelable

Le groupement Les Mousquetaires n’en est pas à son coup d’essai avec ce CPPA. Depuis le début de l’année 2022, l’acteur de la grande distribution en a signé plusieurs pour s’assurer une meilleure visibilité de ses coûts énergétiques à moyen et long terme, ainsi que pour sécuriser ses approvisionnements énergétiques sur le même temps également. Un coup double, mené en quelques mois seulement, qui a tout d’un coup de maître, d’autant que le groupement anticipe une nouvelle hausse des coûts énergétiques dans les prochaines semaines. « Nous comptons désormais neuf CPPA à notre actif. La visibilité et la stabilité qu’ils nous offrent nous permettent de bien mieux appréhender et gérer les risques », nous fait-on savoir au sein de la direction de l’énergie du Groupement Les Mousquetaires. Son portefeuille de sources d’énergies renouvelables commence de fait à être conséquent et devrait - pourtant - encore gonfler sensiblement dans les mois et années à venir.

Nous devrions entériner la signature de quatre nouveaux CPPA d’ici à la fin de l’année 2023

Et pour cause, le groupement Les Mousquetaires prévoit de signer quatre nouveaux contrats de fourniture d’énergie renouvelable d’ici à la fin de l’année. L’objectif affiché est clair : développer un actif qui sécurise son avenir en produisant le maximum d’énergie verte possible, en additif. Ainsi, en investissant dans de nouveaux moyens de production d’électricité, le groupement participe, indirectement, à l’amélioration du mix énergétique français. « Nous devrions entériner la signature de quatre nouveaux CPPA d’ici à la fin de l’année 2023. Le groupement Les Mousquetaires est un producteur important d’électricité renouvelable et tend encore à accroître fortement son productible, en misant également sur l’augmentation de la part de l’autoconsommation », confirme-t-on à la direction de l’énergie. 

Une fine optimisation de la performance économique de ses achats d’énergie

Le dernier contrat de fourniture d’électricité du groupement Les Mousquetaires, qui prendra effet le 1er janvier 2027, a donc été signé il y a quelques semaines seulement avec TSE, un producteur indépendant français d’énergie solaire. Son parc en exploitation est composé de 17 centrales solaires, soit l’équivalent de la consommation électrique de 130 000 habitants. En septembre 2021, l’acteur, qui a bouclé un tour de table colossal de 130 millions d’euros en avril dernier, a même inauguré la deuxième plus grande centrale photovoltaïque de France. D’une puissance installée de 152 MWc, pour une surface de près de 155 hectares, elle est située dans la petite commune de Marville, en Meuse. 

L’électricité produite par TSE pour Le groupement Les Mousquetaires le sera sur deux sites, dont l’un d’eux sera une centrale basée dans la Meuse justement. La deuxième, d’une puissance installée de 18 MWc, est quant à elle établie dans le nord de la France. Ce contrat gros calibre formera ainsi le modèle d’affaires des deux futures centrales. D’une puissance totale d’environ 95 MWc, lesdites centrales permettront de produire chaque année près de 95 GWh, soit l’équivalent de la consommation d’une centaine de points de vente du groupement les Mousquetaires. Mais pour le coup, la production d’électricité sera réservée à des usines de production agroalimentaire du groupement.  Les besoins du groupe seront couverts à 100 %, de jour comme de nuit, quel que soit le niveau d’ensoleillement. « Si nous avons retenu l’offre de TSE, c’est tout simplement parce que le volume d’achat d’électricité solaire qui s’offrait à nous, était le plus important parmi toutes les offres », commente-t-on au sein de la direction de l’énergie du groupement.

Outre la sécurisation d’une partie de ses approvisionnements à des prix quasi-fixes, abordables, maîtrisés et sans équivalent (ou presque) donc, le groupement Les Mousquetaires marque un autre point : la réduction de son empreinte carbone. Les CPPA sont en effet pour Les Mousquetaires un important moyen de contribuer à réduire son empreinte sur l’environnement et celui passé avec TSE devrait permettre au groupe d’éviter quelque 40 000 tonnes de CO2 en plus. Un chiffre important, mais dont ne se satisfait pas la direction de l’énergie, qui va travailler d’arrache-pied pour conclure de nouveaux contrats directs avec des producteurs d’électricité. 

Une stratégie pensée avant que le marché ne devienne complètement fou

Elle avait commencé dès 2021 à étudier le marché des PPA. Ce dernier CPPA, comme ceux qui viendront, est donc le fruit d’un travail débuté il y a un peu plus de deux ans. Avant la signature de ce contrat avec TSE, Le Groupement Les Mousquetaires en avaient noué plusieurs autres donc.

Un avec Q Energy en avril dernier sur un contrat de 15 ans pour une centrale de 29 MW à mettre en service début 2024 ; un autre avec Valorem en juin dernier autour du futur démonstrateur agrivoltaïque DEM&TER d’une surface de deux hectares, situé sur la commune de Losse, dans les Landes ; et, enfin, un avec le géant Engie portant sur la fourniture de 340 GWh sur 20 ans, soit 17 GWh annuels, grâce à l’intégralité de la production de la ferme solaire Ygos 2, d’une capacité installée de 13 MWc

« Nous avions d’abord rencontré les acteurs du marché en bilatéral. La rapide augmentation des prix de l’électricité et de l’énergie dans son ensemble nous a amené à complètement revoir notre approche stratégique. Nous voulions nous appuyer sur des partenariats long terme pour limiter notre exposition à la tendance haussière », explique la direction de l’énergie du groupement, qui jouit désormais d’une grande expertise dans l’approche des CPPA. De tels projets et de tels investissements sont en effet loin d’être neutres.

Respect de l’environnement et variété dans les sources choisies

Autre point positif, chacun de ces projets s’insère durablement et solidement dans son environnement local, de manière à bâtir une démarche vertueuse la plus complète qui soit. Par exemple, le site du futur démonstrateur DEM&TER sera implanté sur une exploitation agricole, sur laquelle différentes cultures (framboise, asperge, luzerne, céréales à paille) se trouveront. Placées sous les panneaux solaires, elles seront testées afin de déterminer celles qui présentent les meilleures performances agronomiques.

À cet égard, des trackers seront installés de façon à permettre aux panneaux solaires de suivre le soleil tout au long de la journée et ainsi apporter en été l’ombrage nécessaire pour la croissance des cultures, et les protéger des intempéries en automne et en hiver. Ces essais culturaux seront suivis par l’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement) et INVENIO (Centre de recherche et développement de la filière Fruits et Légumes en Aquitaine). Les fruits et légumes produits par l’exploitant agricole sous les panneaux solaires seront ensuite vendus dans les points de vente Intermarché situés à proximité du parc solaire. 

Nous avons débuté l’histoire avec le solaire, mais nous avons diversifié notre approvisionnement avec tous les autres modes de production, à savoir l’éolien et l’hydraulique

Si elle a souvent jeté son dévolu sur des sources d’énergies solaires, comme elle l’a fait avec TSE, la direction de l’énergie n’a pas fermé la porte à d’autres modes de production énergétique, bien au contraire. Elle ne met effectivement pas tous ses œufs dans le même panier et compte dans son enveloppe des contrats adossés à des sources d’énergie hydrauliques et éoliennes. Une manière pour elle d’apporter de la variété dans ses approvisionnements en électricité. « Nous nous penchons sur l’ensemble des énergies renouvelables disponibles. Nous avons débuté l’histoire avec le solaire, mais nous avons diversifié notre approvisionnement avec tous les autres modes de production, à savoir l’éolien et l’hydraulique. »