Club Planète Sourcing : Face à la montée des tensions, les Achats doivent repenser leur sourcing
Par Mehdi Arhab | Le | Contenu sponsorisé - Direction ha
L’intelligence collective s’est une nouvelle fois propagée lors du dîner-débat du Club Planète Sourcing, le troisième de l’année 2022, au cours duquel une vingtaine de directeurs achats ont partagé, dans la joie et la bonne humeur, leurs avis, interrogations, doutes et perspectives sur la montée des tensions et ses répercussions sur la géographie de leur sourcing.
La pandémie de Covid et la crise mondiale de la supply chain qui s’ensuivit ont fait ressortir le besoin pour les directions achats de regagner en maîtrise et en souveraineté sur leurs achats stratégiques et, par-dessus tout, leurs achats critiques. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a raffermi cette tendance, rappelant également la nécessité de piloter les fournisseurs de façon différente en ces temps. Yasser Balawi, directeur des achats du groupe Sodiaal et accessoirement président du Club Planète Sourcing, a témoigné en préambule de ses propres difficultés s’agissant de certains approvisionnements, qui l’obligeront probablement à revoir une partie de son sourcing.
« Nous faisons face à des ruptures et des tensions sur des fruits que nous achetons en Ukraine, comme la framboise et également sur des matières telles que l’aluminium et le carton », explique-t-il. Thierry Bellon, ancien directeur des achats d’Air France, soutient quant à lui que la période à venir pourrait être celle d’une « pénurie généralisée ». Nombre d’entreprises dans le monde sont d’ailleurs fortement dépendantes de fournisseurs russes et ukrainiens, ces deux pays demeurant parmi les plus grands exportateurs mondiaux de blé, huile de tournesol et acier non allié. « La guerre en Ukraine ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, la crise Covid a été le premier révélateur et a montré toutes les carences des chaînes d’approvisionnement », appuie cependant de son côté l’un des invités.
Entre adaptation et besoin de se réinventer
Si l’idée de relocaliser certaines productions et rapprocher les sources d’approvisionnement fait son chemin dans l’esprit de certaines directions achats, le nearshoring sur quelques marchés est tout bonnement utopique. Dès lors, pour les directions achats, « il s’agit de localiser autant que faire se peut ses achats au bon endroit, de façon équilibrée afin d’avoir un portefeuille fournisseurs robuste », assure l’un des convives.
Pour faire face de la meilleure des manières aux grosses périodes de tensions à venir et aux tendances géopolitiques nouvelles, les achats devront développer encore leur intelligence et celle leur supply chain. « Il faut repenser l’entièreté de la chaîne de valeur et apporter des alternatives de sourcing à des matières critiques notamment », assure en ce sens l’un des directeurs achats présents. Le multi-sourcing ou la possibilité d’avoir des partenariats resserrés pourraient permettre aux achats de s’y retrouver. « Mais il ne faut rien graver dans le marbre non plus », souligne l’une des invitées.
Reste maintenant aux directions achats de mûrir adroitement leur supply chain, dans l’espoir qu’elles gagnent en résilience et en efficience. Pour ce faire, elles devront être plus habiles et imaginatives, afin d’apporter des alternatives solides de sourcing à des matières critiques. « Charge aux directions achats de s’adapter en conséquence et de se réinventer, comme lors de chaque grosses crises », avance l’un des directeurs achats présent.